L’annonce du nouveau monde – Sébastien Boussois

Résumé

Aurélien Goussard est un modeste écrivain public. Il couche la vie des autres sur papier et prête sa plume aux sans-voix qui rêvent tous de laisser une empreinte dans l’Histoire. Jusqu’à ce qu’il apprenne sa mort à la télévision. Qui peut bien lui en vouloir et lui souhaiter le pire ? Lui qui n’est ni connu ni l’ennemi de quiconque. Aurélien, qui n’a jamais rien fait de très extraordinaire depuis sa vie bruxelloise, va se retrouver plongé au cœur d’un complot géopolitique, confronté aux tourments de l’Afrique et à ses prédateurs, à la politique évangélisatrice des États-Unis, à la quête de minerais indispensables à notre survie future, à la politique israélienne qui cherche à tout prix à se débarrasser de l’Iran. L’Annonce du Nouveau Monde est l’histoire par anticipation d’une planète qui pourrait basculer dans le choc des civilisations tant redouté, dans un hyperconflit mondial religieux. En finir avec le monde d’avant en le détruisant purement et simplement par l’arme nucléaire, et en reconstruire un autre sur un nouveau continent.

Avis

L’annonce du nouveau monde dissimule un complot mondial, destructeur, destiné à offrir une nouvelle ère à l’humanité, basée sur le culte des Évangélistes. Aurélien Goussard, paisible prête-plume, se retrouve impliqué malgré lui quand le journal et la télévision annoncent sa mort.

J’imagine qu’il convient de remercier Babelio et les éditions Erick Bonnier pour l’envoi de ce service presse, mais je ne ressens là aucune gratitude. Seulement de la honte. Une part de moi se raccroche à l’idée que ce livre puisse être une épreuve non corrigée, quoique ce soit d’ordinaire précisé sur la couverture, mais si ce n’est pas le cas… Personnellement, je n’oserais plus me regarder dans un miroir si je m’avisais de vendre un livre pareil à des lecteurs.

Des phrases qui ne veulent rien dire, des fautes d’orthographe, des coquilles à outrance, des répétitions atroces, de la ponctuation manquante, des répliques qui s’enchaînent sans retour à la ligne ni cadratin pour marquer le changement de locuteur, si bien qu’on finit par ne plus savoir qui s’exprime, comme si les dialogues, qui sonnent aussi juste que s’ils avaient été écrits par un collégien débutant (je parle d’expérience) n’étaient pas déjà assez pénibles à suivre…

Quelques exemples ?

« Elle me surprenait depuis le début de la journée. Je me souviens d’elle dans la boutique à Bruxelles, derrière son ordinateur, rarement peu concentrée sur ce qui s’y passait et beaucoup derrière son ordinateur. »

« Moi, j’étais bien incapable de raconter des histoires sorties de mon imagination de toute façon dont la réalité était encore plus facile à réinventer. »

« — Et de là, vous avez renoué ? Oui, j’étais à la boutique et il m’a appelé, terrassé, pour m’annoncer le départ de notre chère Chekina. C’est à ce moment que j’ai appris de sa bouche qu’il travaillait à la mine. C’est à ce moment que j’ai découvert une partie de l’affaire. C’est tombé au moment où lui voulait déjà partir mais il ne savait pas comment. Je suis tellement triste. Hector, est-ce qu’il a souffert ? »

Et bien sûr, il y a les incohérences qui frappent d’entrée, avec le protagoniste qui martèle durant les premières pages qu’il n’est qu’un modeste prête-plume sans histoires, qu’il a peu d’amis et encore moins d’ennemis, pour dévoiler juste après que la plupart de ceux pour qui il a écrit sont morts assassinés ou presque et qu’il pourrait être le suivant sur la liste. Et ce sera loin d’être la seule fois où des éléments se contredisent d’un chapitre à l’autre.

Quant à l’intrigue en elle-même… Eh bien, s’il y a quoi que ce soit d’intéressant à retirer de ses dimensions géopolitiques et théologiques, je suis passée à côté dans ce gloubi-boulga indigeste servi par l’auteur. Pas le temps d’assimiler, de comprendre, de développer, on enchaîne, on déroule, et voilà.

En même temps, qu’attendre d’intelligent de la part d’un complot secret d’ordre mondial qui commence par annoncer à la télévision belge le décès d’un type lambda bien vivant dans le seul but de l’intimider ? La discrétion, tout ça, ils ne connaissent pas ? Parce qu’ils n’ont fait que se tirer une balle dans le pied en l’impliquant de cette manière. Partant de là…

Cette lecture a été une torture, en particulier pour mes nerfs qui s’offusquent à l’idée que l’on puisse diffuser ce… ça. Je sais qu’il s’agit du premier roman de l’auteur, plus habitué aux essais, mais cela n’excuse en rien le nombre incalculable de problèmes dont souffre ce livre. A-t-il seulement été relu ?

Je l’ai sélectionné parce que son résumé m’évoquait un peu la saga des Falsificateurs (Antoine Bello), mais cette dernière est tellement mieux à tous les niveaux que c’est presque lui faire injure que de la mentionner ici. De même pour l’aspect théologique, on est très loin d’une œuvre comme L’ultime secret du Christ (J.R. Dos Santos) qui, si elle n’est pas non plus fameuse en terme de narration, a au moins le mérite de présenter un propos pertinent.

Un écœurement total, il n’y a pas d’autre mot.

Note : 0.5 / 5

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