Quo Vadis ? – Henryk Sienkiewicz

Résumé

En 64 après Jésus Christ, à Rome, sous le règne du terrible Néron, naissent les premiers martyrs chrétiens. Vinitius, citoyen romain, tombe éperdument amoureux de la belle Lygie, qui s’avère être chrétienne ! Il use donc de plusieurs stratagèmes pour la posséder jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance de croyants et apprenne leur doctrine, basée sur l’Amour et l’exemple du Christ. Vinitius, bouleversé, apprend peu à peu à aimer et découvre un bonheur et une paix qu’il n’imaginait pas, malgré les multiples dangers qui pèsent sur lui.

Avis

Quo Vadis ? est une imposante fresque historique qui a pour théâtre la Rome de Néron, où le christianisme a déjà commencé à se propager. Lorsque Vinicius rencontre la belle Lygie, il est prêt à tout pour la posséder, mais une mauvaise stratégie de son oncle fait basculer tant la situation que les convictions du jeune homme.

Eh bien, quel pavé ! Qui, par sa taille et son contenu, n’est pas sans m’avoir rappelé Crime et châtiment, ce qui, de ma part, est loin d’être un compliment.

Exactement comme Dostoïevski, Henryk Sienkiewicz a écrit une œuvre que je qualifierai d’inutilement bavarde. Autant les tirades pleines d’emphase passent dans une pièce de Racine, autant dans un roman, je bloque. Les personnages discourent, discourent, et ça n’avance pas.

D’ailleurs, j’ai eu du mal à reconnaître le Néron que je connaissais de réputation. Il faut attendre la dernière partie du livre pour le voir en tyran fou et sanguinaire, mais avant cela, il me donnait juste l’impression d’être un politicien incompétent doublé d’un « artiste » imbu de lui-même, et bon vivant dans l’ensemble.

Quant aux autres protagonistes, je n’ai pas réussi à les apprécier, à part peut-être un peu Pétrone. Vinicius est, à son apparition, encore plus détestable que Néron, et par la suite, le roman bascule dans le manichéisme le plus profond.

Car oui, être chrétien, c’est merveilleux ! Ils sont tous si gentils, si altruistes, si bienveillants, ils ne sont qu’amour ! (À lire avec la voix du scribe Otis, sinon ce n’est pas drôle.)

Il n’y a que Crispus pour nuancer un peu le propos. Il est le Savonarola de ce récit, le religieux austère qui fonde ses discours sur la peur, le péché et la promesse de l’Enfer. Et bien qu’il soit plus crédible que tous les autres, à la vue des dérives que connaîtra la chrétienté au cours des siècles suivants, il reste très en retrait, et ne manque pas d’être remis à sa place à chacune de ses interventions.

Même Le Monde de Narnia est beaucoup plus subtil, c’est dire… M’enfin, si vous êtes en quête d’un panégyrique chrétien, ce livre est fait pour vous, surtout si les interminables bavardages des protagonistes et les tout aussi longues descriptions de la faste romaine ne vous effrayent pas.

Pour ma part, c’était davantage l’aspect historique qui m’attirait, et même s’il est bien au rendez-vous, mon intérêt s’est trouvé très émoussé par les « Gloire à Jésus » et « Vive la chrétienté » que semblait me hurler le roman à chaque page…

Note : 3 / 5

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