L’œillet de velours – Laura Carlin

Résumé

Dans les allées sombres du Londres de 1831, les miséreux disparaissent un à un sans laisser de traces… Hester White est une jeune femme pleine de ressources et désire ardemment se sortir des immondices dans lesquels elle vit depuis des années. Lorsque sa route croise celle de la riche famille des Brock, elle saute alors sur l’occasion. Les Brock décident de la prendre sous son aile et c’est la brillante et non moins mystérieuse Rebekah Brock qui se charge de son éducation. Au fil des jours, Hester et Rebekah se rapprochent et vont chercher à résoudre l’énigme de ces multiples disparitions que les gens commencent à redouter. Leur enquête les entraînera au cœur d’un secret bien plus sombre que tout ce qu’elles avaient pu imaginer… et leur révélera leurs véritables aspirations. Une fiction historique qui ravira les fans de Sarah Waters et du Serpent de l’Essex.

Avis

L’œillet de velours est un roman historique qui a pour cadre l’Angleterre du XIXème siècle. Hester, jeune femme orpheline, a reçu une éducation enfant, mais vit comme une indigente dans la misère de Londres depuis la mort de ses parents. Alors qu’elle est victime d’un accident, elle est prise en charge par Calder, un médecin qui souhaite mener avec elle une expérience.

Je n’ai pas réussi à apprécier ce récit, très inégal dans sa narration. La première partie, qui s’étend jusqu’à ce que Hester quitte Waterford, est prévisible, très lente et pleine de détails inutiles que j’ai survolés pour la plupart. L’enquête, en revanche, est trop rapide. Les évènements s’enchaînent en l’espace de quelques jours (quand personne ne semblait pressé jusque-là), chaque chapitre apporte son lot de rebondissements (un peu plus inattendus, certes, mais au point de m’y perdre parfois, notamment dans les nombreux liens qui se dévoilent entre les personnages) et il n’y a aucun temps mort, comme s’il fallait soudain toujours être en mouvement ou faire quelque chose.

Les héroïnes m’ont laissée indifférente, j’avais au mieux envie de les secouer en leur disant de prendre des décisions sensées, pour une fois, au lieu de se comporter de manière stupide. Et par stupide, je pense surtout au plan de Rebekah. Pourquoi décide-t-elle, sur un coup de tête, d’exiler Hester ? Pourquoi n’a-t-elle pas communiqué avec elle ? Pourquoi cette stratégie sortie de nulle part qui ne pouvait amener qu’à des problèmes ?

De même, la relation qu’elle entretient avec Hester m’a arrachée plus d’un froncement de sourcils. Leurs sentiments passent du dédain à la pâmoison en l’espace de quelques paragraphes et sont évoqués avec la finesse d’un rhinocéros en pleine charge, malgré quoi il faut presque attendre la fin pour que leurs rapports évoluent.

L’homosexualité en elle-même est très mal exploitée, je trouve. À aucun moment je n’ai eu le sentiment qu’Hester était freinée par le fait d’être amoureuse d’une femme (ce qui ne devait pourtant pas être anodin au point d’en faire abstraction à l’époque), son unique préoccupation étant la différence de classe qui la sépare de Rebekah. Quant à cette dernière, avec toutes les rumeurs qui courent sur ses servantes, je m’attendais à ce qu’elle ait déjà exploré un minimum sa sexualité, ou au moins qu’elle en soit consciente, mais non.

Et cette fin… J’ai tellement levé les yeux au ciel qu’ils ont dû faire un tour complet dans leurs orbites. S’il y a bien une chose que je déteste plus que les happy end, c’est CE genre de happy end en particulier. En quoi était-ce utile de mettre de la tragédie pour cracher dessus un chapitre plus tard et que tout le monde, il soit beau, tout le monde il soit content ?

Je ne dirai pas que ce roman est une déception, parce que je n’en attendais rien, mais je ne mettrai pas longtemps à l’oublier. Son rythme est vraiment bancal, entre trop et pas assez, et les éléments qui auraient pu être intéressants n’ont pas été suffisamment développés à mon goût. Une lecture que je ne recommande pas.

Note : 2 / 5

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