L’énigme John Foggart : Expédition au-delà du cercle polaire – César Mallorquí

Résumé

Nous sommes en 1920. Avant d’embarquer sur le Brittania, le célèbre scientifique John T. Foggart a laissé à sa femme, Elizabeth Faraday, un coffre de reliques trouvée dans la crypte de saint Bowen, contenant, entre autres objets énigmatique, des morceaux d’un métal inconnu. Il l’a aussi mise en garde contre un certain Aleksander Ardan, dirigeant de la société Ararat Ventures. Or, depuis, leur coffre a été cambriolé, et, lorsque le Britannia a fait excale en Norvège, il n’y avait plus trace de John Foggart. Lady Elizabeth, inquiète, convainc un ancien collègue de son mari, l’irascible professeur Zarco, d’organiser une expédition pour partir à sa recherche. En plus d’eux feront partie du voyage Katherine, la fille de lady Elizabeth, Adrián Cairo, l’homme de confiance de Zarco, le jeune photographe Samuel Durango et le chimiste Bartolomé García. La seule piste qu’ils possèdent est un ancien code médiéval, le Codex Bowenus, qui les emmènera de Londres au cercle polaire et même au-delà…

Avis

L’énigme John Foggart : Expédition au-delà du cercle polaire commence avec un étrange cylindre métallique, transmis par sir John T. Foggart à son épouse, lady Faraday. Étant sans nouvelles de lui depuis des mois, elle sollicite l’aide de l’odieux professeur Zarco pour le retrouver. D’abord réticent, celui-ci accepte quand il comprend qu’il fait face à une fascinante énigme scientifique.

Bien qu’elle soit ouvertement inspirée de Jules Verne, dont le Voyage au centre de la Terre m’a beaucoup ennuyée, j’ai tout de suite été happée par cette histoire et son savant mélange d’aventure, de science et de mythologie, autant de thèmes que j’apprécie.

L’intrigue est palpitante, riche en mystères, en rebondissements et même en action, néanmoins elle pèche par ses personnages qui sont, à mon sens, sa plus grande faiblesse.

Du quatuor principal, il n’y a que Sam que j’ai réussi à apprécier, ce photographe à la fois curieux et timide, candide et maussade. Kathy est une jeune fille capricieuse dotée du charisme d’une plante verte, qui aura pour seule utilité de mettre tout le monde encore plus en danger qu’ils ne le sont déjà, et la dynamique entre le misogyne Zarco et la géniale Lisa m’a vite lassée.

Lui passe son temps à vouloir l’écarter parce qu’elle est une femme, et elle à lui prouver qu’elle est aussi (sinon plus) débrouillarde qu’un homme, ce qu’il concède… jusqu’à la fois suivante. Et la fois suivante. Et… Bref, c’est pesant, à la longue. Tout comme l’est la perfection de Lisa. Elle réussit systématiquement tout ce qu’elle entreprend, pourtant il faut attendre qu’elle se transforme en véritable boulet pour que Zarco reconnaisse (contre toute attente) sa valeur.

Les membres de l’équipage du Saint-Michel, eux, se distinguent davantage par leurs fonctions que par leur personnalité. Ils en ont si peu qu’il aurait été facile de remplacer un nom par un autre sans que cela ne change rien au scénario. Même le capitaine Verne et Adriàn, quoiqu’un tantinet plus développés que les autres, restent assez plat. Seul García, le chimiste, parvient à sortir du lot.

Quant à Ardan, c’est l’antagoniste manichéen à outrance. Il est très méchant, très avide et prêt à tout pour atteindre son objectif. J’osais croire qu’il pourrait se révéler intéressant et gagner en profondeur dans la dernière partie, mais non. Son potentiel retombe comme un soufflet, tandis que l’intrigue prend un tournant radical.

Tournant radical qui a radicalement bouleversé mon opinion sur cette histoire que j’aimais beaucoup jusque-là. Elle vire tout d’un coup au steampunk, pour ne pas dire à la SF, et le récit, qui s’inscrivait dans un cadre réaliste, perd alors toute sa crédibilité. Même une explication fantastique liée à l’Atlantide aurait été davantage dans le ton, n’en déplaise à Zarco qui n’a de cesse de marteler que ce n’est qu’un mythe.

Certes, la surprise est totale, mais dans le mauvais sens du terme, car elle sort de nulle part. Je n’ai pas accroché à cette explication, ni à cette conclusion, si on peut la nommer ainsi, puisqu’on ne sait absolument rien de cette « civilisation » découverte sur l’île, de son but, de son origine… Toutes les questions la concernant demeurent sans réponse au terme de la dernière page.

Quant à l’aspect romantique de l’œuvre, eh bien… Je suppose que c’était pour donner un semblant d’intrigue à Kathy, parce que je n’ai ressenti aucune alchimie entre les protagonistes (et pas seulement pour ce couple-là). L’auteur (le traducteur ?) aurait peut-être dû utiliser le trop récurrent verbe « susurrer » à meilleur escient…

En fin de compte, je ne sais pas quoi penser de ce livre. Malgré mes nombreux griefs vis-à-vis des personnages, je l’ai adoré jusqu’aux cent cinquante dernières pages. Là, en revanche, ç’a été le drame. Si vous aimez le steampunk et les brusques changements de ton, je suppose que vous apprécierez ce roman jusqu’au bout, mais si ce n’est pas le cas, vous serez probablement aussi déçus que je l’ai été par ce final. Je mentirais cependant en prétendant que je n’avais pas, avant cela, passé un très bon moment de lecture, au point d’avoir du mal à la mettre en pause. Dommage.

Note : 3.5 / 5

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