Les fleurs de la mer Égée T.1 – Akame Hinoshita

Résumé

L’histoire se déroule au milieu du 15ème siècle dans la ville italienne de Ferrare. Lisa rêve de parcourir le monde lorsqu’elle rencontre une fille de Qirim (maintenant : Crimée), nommée Olha. Olha souhaite se rendre en Crète puis revenir à Qirim afin de retrouver sa sœur disparue. En entendant cela, Lisa demande à voyager avec elle et c’est ainsi que leur voyage commença.

Avis

Les fleurs de la mer Égée, premier tome d’une trilogie seinen, mettent en scène deux jeunes filles, Lisa, une noble de Ferrare, et Olha, originaire de Qirim, qui cherche à se rendre en Crète pour y retrouver sa sœur. Lisa ayant toujours rêvé de voyager, elle décide aussitôt de prendre part à ce périple.

Ce manga avait tout pour me plaire : des dessins magnifiques, la Renaissance italienne, un voyage, une protagoniste en quête de sa sœur, et un ensemble qui m’évoquait de prime abord le manga Cesare (Fuyumi Soryo). Malheureusement, ce fut une monumentale déception.

Si Cesare ou encore La Lanterne de Nyx (Kan Takahama) arrivent à allier parfaitement pédagogie et récit, Les fleurs de la mer Égée échouent à atteindre cet objectif. Je n’ai pas eu l’impression de lire une histoire, mais un guide touristique de l’Italie du XVème siècle.

Le mangaka présente la nourriture, la politique, les tensions avec l’empire ottoman, les conditions de vie, les traditions… au détriment de l’intrigue. Et le pire, c’est que cela prête à confusion. À plusieurs reprises, je me suis demandé à quelle période se déroulait le manga (avant d’avoir la confirmation que c’était au milieu du Quattrocento), parce qu’il est question de Christophe Colomb, de choses qui ne surviendront qu’au siècle suivant, et même de Michel-Ange, juste pour indiquer qu’il n’est pas encore né. Toutes ces informations sont vraiment trèèès pertinentes pour l’histoire.

Histoire qui aurait difficilement pu être plus plate. Une fois qu’on retire les passages encyclopédiques, il ne reste plus grand-chose. Une Lisa surexcitée qui a pour seule caractéristique de vouloir découvrir le monde plutôt que de rentrer dans le moule de la société qui souhaite la marier, et une Olha déterminée à retrouver sa sœur à tout prix, mais qui fait surtout tapisserie à côté de sa nouvelle amie.

Le tout dans une Renaissance aux airs de bisounours. Les héroïnes sont toujours bien entourées, et Lisa ne se heurte qu’à de menus obstacles. Même son incursion accidentelle dans le quartier des plaisirs se déroule de façon bienveillante. Quant à l’argent qu’elle doit récolter pour le voyage, elle parle d’abord de sacrifier sa collection, pour qu’il n’en soit ensuite plus question, puisqu’elle réussit à marchander avec les fonds prêtés par son ami Lorenzo. J’ai un peu de mal à croire qu’à cette époque, une jeune fille ne rencontre pas plus de difficultés.

Même la menace des Ottomans et des pirates, mentionnée à plusieurs reprises et qui flotte (ah, ah) sur la mer, n’est qu’une ombre lointaine, si lointaine qu’à aucun moment on ne s’inquiète pour les personnages. Partout où elles vont, Lisa et Olha mangent à leur faim et sont bien accueillies. Leur voyage tient plus de la croisière que du périlleux périple.

Et je ne parlerai de Leonardo que pour mentionner ce sympathique garçon des premières pages, qui disparait aussi sec à la seconde où les filles quittent Ferrare.

Ce seinen est une telle déception que je regrette d’avoir acquis les trois tomes avant d’entamer ma lecture, car je n’ai aucune envie de la poursuivre (mais je le ferai par principe). Je lui donne la moyenne pour les recherches de l’auteur, mais si j’avais voulu (re)découvrir une quantité faramineuse d’informations sur le Quattrocento, j’aurais ouvert une encyclopédie, pas un manga. Si cela vous intéresse, Les fleurs de la mer Égée sont pour vous, mais si vous aspirez à une histoire un tant soit peu passionnante, passez votre chemin.

Note : 2.5 / 5

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