La course dans les nuages – Thibault Vermot

Résumé

1938. Un tremblement de terre a dévasté une ville d’Amérique du Sud. Deux pilotes hors pair, l’Anglais Sir Orville Blake et la Française Salomé Declercq, mettent sur pied une expédition de sauvetage… Chacun de leur côté. C’est donc un duel dans les airs qui s’annonce… Une aventure aux embûches nombreuses, au souffle épique !

Avis

La course dans les nuages fait la une des journaux ! L’aviatrice française Salomé Declercq défie l’anglais chevronné Orville Blake dans une traversée du globe destinée à porter secours aux malheureux habitants de Puerto Montt, après le violent tremblement de terre qui a sévi au Chili. Accompagnée du journaliste Edgar Loiseau, la jeune femme se lance dans une aventure aussi difficile que dangereuse.

Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Sarbacane pour l’envoi de ce livre. Je ne suis pas particulièrement férue d’aviation, mais ce roman m’intéressait pour l’aventure qu’il promettait. Si elle est bien au rendez-vous, mon avis, lui, ne sera pas aussi positif que je l’escomptais.

J’ai mis beaucoup de temps à terminer ce livre, freinée par ses nombreuses incohérences qui ont eu tendance à me sortir de ma lecture, voire à m’inciter à revenir en arrière pour effectuer quelques vérifications. Salomé, par exemple, a dans le chapitre 1 huit ans de plus qu’Edgar (dont l’orthographe varie occasionnellement) qui en a dix-huit, soit… vingt-quatre ans. Un personnage est présenté comme un tireur hors-pair, capable d’abattre sa cible à 300m de distance… mais ne parvient pas à toucher mortellement quelqu’un qui se tient immobile juste sous son nez. Edgar indique qu’il n’a pas dormi de la nuit… pour ensuite avouer qu’il s’est rendormi comme une bûche.

Et ce sont les plus petites. J’ai eu du mal à trouver crédible que Salomé embarque pour un aussi périlleux voyage avec pour seule compagnie un journaliste novice tout juste fort d’une formation accélérée de quelques jours, et qu’elle vient à peine de rencontrer. À part Saint-Ex(upéry), il n’y avait vraiment personne d’un minimum expérimenté pour la suivre dans ce périple ?

De même, on a un grand méchant qui affirme ne pas vouloir faire comme dans les romans et les films en expliquant son plan avant de tuer sa victime (qui en profite pour s’en sortir)… pour finir par expliquer son plan comme dans les romans et les films à sa victime qui en profite pour s’en sortir. J’ai du mal à saisir la pertinence de critiquer un cliché si c’est pour le mettre en scène dans la foulée.

Pour ce qui est des personnages, j’ai bien aimé Edgar, qui est un peu le comique de service malgré lui (et malgré ce que j’ai pu dire à son sujet ci-dessus). En revanche, j’ai eu plus de mal avec Salomé.

Elle a provoqué Blake en affirmant qu’elle atteindrait Puerto Montt la première après qu’il a eu annoncé son projet d’expédition, mais se serait-elle souciée du sort des Chiliens s’il n’avait pas fait cette déclaration ? Serait-elle allée leur prêter main forte de son propre chef, sans un défi pour la titiller ? Sans parler de la manière dont elle risque inutilement sa vie et celle d’Edgar, juste pour l’impressionner, lors de leur premier vol ensemble.

Bon, par la suite, elle dévoile quelques qualités, notamment son courage et sa ténacité, mais je n’ai jamais vraiment réussi à me défaire de cette image d’opportuniste que j’avais d’elle, et par conséquent à l’apprécier, même si je reconnais qu’elle vaut bien mieux que Blake jusque dans son ambition.

Je trouve aussi dommage que l’on n’en sache pas plus sur son passé, hormis sur sa carrière d’aviatrice. Pourquoi a-t-elle quitté l’orphelinat du jour au lendemain sans un au revoir, notamment, et pourquoi n’est-elle pas revenue une seule fois en neuf ans ? (Si c’est précisé, ça ne m’a pas marqué.)

La fin laisse également beaucoup de questions en suspens. Autant l’avant-course est trop long à mon goût (environ la moitié du livre), autant j’aurais aimé un après-course qui aurait donné un aperçu du devenir de Blake à la suite de son double échec, et de Salomé après son retour (plus ou moins) triomphal.

J’ai conscience de m’être montrée très critique envers ce livre jusqu’ici, mais j’ai tout de même quelques points positifs à lui concéder. Il a le mérite d’aborder de nombreux thèmes, et j’ai beaucoup aimé la façon dont le contexte historique s’immisce dans la course, avec les intérêts antagonistes des Français, Allemands et Anglais.

J’admire aussi le travail de recherches qu’a dû effectuer l’auteur autour de l’aviation. Si le sujet vous attire, je vous recommande ce roman, vous ne serez pas déçus. Il fourmille de détails et d’informations diverses qui sauront ravir les passionnés. C’est d’ailleurs cet aspect-là qui m’encourage à donner trois étoiles à cette œuvre, malgré mes nombreux griefs.

Note : 3 / 5

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