Circé – Madeline Miller

Résumé

Fruit des amours d’un dieu et d’une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l’Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu’elle aime changer les choses. Plus humaine que céleste, parce qu’elle est sensible. En l’exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Là, l’immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse…

Avis

Circé est, dans la mythologie grecque, la fille du dieu Hélios et de la nymphe Persé. Première née de ses parents, elle est rejetée par eux, ainsi que par le reste de sa fratrie, y compris Æetès envers qui elle nourrissait pourtant une profonde affection. Par hasard, elle découvre l’existence de ses pouvoirs de magicienne, qui lui valent d’être exilée sur l’île d’Æaea à la suite d’un accord entre son père et Zeus.

Passionnée par la mythologie, je souhaitais lire ce livre depuis un looong moment, et je m’y suis donc plongée avec de grandes attentes. Attentes qui ont malheureusement été déçues.

Même si j’ai apprécié de retrouver certaines histoires de ma connaissance et d’en découvrir d’autres, le tout revisité par la plume de Madeline Miller, la première partie m’a fait l’effet d’un patchwork de légendes. Il y en a pour tous les goûts : le Minotaure, Dédale, Icare, Ariane, Thésée, mais aussi Jason, la Toison d’or… Circé est le témoin, direct ou indirect, de la plupart des actions de ces noms célèbres.

D’ailleurs, c’est ainsi que je pourrais résumer son personnage, et c’est là ce qui m’a dérangée dans cette lecture. Circé est un témoin. Une spectatrice. Fade. Insipide. Naïve. Passive. Chaque fois qu’un évènement semble sur le point de la faire évoluer… Eh bien non. Même ses rares moments de gloire retombent comme un soufflet. Il faut attendre les derniers chapitres pour qu’elle se décide enfin à accomplir quelque chose pour elle-même par elle-même, et encore, à moitié, puisqu’elle sollicite l’intervention de son père.

Alors certes, la fin, aussi audacieuse qu’intéressante, donne tout son sens à son attitude et à son tempérament, mais plus de cinq cents pages pour en arriver là, non merci. C’est beaucoup trop frustrant d’avoir conscience du potentiel de Circé et de la voir rester là, à ne rien faire d’autre qu’attendre et se lamenter.

J’aurais largement préféré suivre Pénélope, qui dévoile en l’espace d’une cinquantaine de pages plus de charisme que sa rivale dans tout le roman. C’est de loin le personnage que j’ai le plus apprécié, tout comme j’ai aimé la dynamique du quatuor qu’elles forment un moment avec Télémaque et Télégonos.

Les autres sont tous plus ou moins antipathiques, malgré quoi je n’ai pas réussi à les détester, peut-être parce que, aussi odieux soient-ils, eux au moins agissent, même si c’est pour le pire. Sans les interventions d’Hermès pour rompre la monotonie de l’île et de la vie de la terne Circé, ce livre m’aurait paru encore plus long.

Enfin, j’ai parfois eu du mal avec la chronologie. Les divinités étant immortelles, elles n’ont pas la même perception du temps que les humains, et un siècle peut sembler durer quelques jours, alors qu’en comparaison, j’ai l’impression qu’il a été question de Dédale pendant une éternité.

Je ne sais pas si je dois recommander ce livre ou pas. Si vous aimez la mythologie grecque, il n’est pas dénué d’intérêt, mais si vous n’adhérez pas aux histoires contemplatives ou si vous espérez découvrir Circé sous les traits d’une redoutable et fascinante magicienne, passez votre chemin.

Note : 3 / 5

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