Lettres à l’assassin de ma fille – Cath Staincliffe

Résumé

Ruth vit seule à Manchester, non loin de chez sa fille Lizzie, son mari Jack et leur fille Florence, âgée de 4 ans. Elle est divorcée de son ancien mari Tony et travaille dans une bibliothèque. Un jour de septembre 2009, Jack l’appelle pour lui annoncer qu’il vient de trouver Lizzie, assassinée, dans leur salon. Le monde de Ruth s’écroule. Quatre ans après l’assassinat brutal de sa fille, Ruth décide d’écrire à son meurtrier pour atténuer sa haine, reconstituer les événements et retrouver la vie qu’il lui a volé en prenant celle de sa fille.

Avis

Lorsque Ruth apprend que Lizzie, sa fille unique, est morte, tout s’écroule autour d’elle. Incapable de se reconstruire, incapable de se relever ni de tourner la page, elle écrit des Lettres à l’assassin de ma fille, comme une catharsis.

Sur le fond, ce roman est plutôt bon. Il ne transcende pas par son sujet ni par son intrigue, pas spécialement originale, mais l’ensemble est bien traité. Le deuil de Ruth, sa soif de vengeance, sa relation avec sa petite-fille Florence, le procès, la culpabilité… Tout a le mérite de paraître crédible.

Sur la forme, en revanche… Il est question de lettres, de journal intime, mais cette œuvre ne correspond ni à l’un ni à l’autre. C’est un roman. Un roman qui, de temps en temps, bascule à la deuxième personne du singulier, mais un roman, ni plus ni moins. Enfin si, plutôt moins, parce qu’il en découle certains soucis.

À deux reprises, je suis retournée au début du livre pour vérifier que la narration avait bien lieu a posteriori, parce que cela ne transparaît pas, ou peu. Le récit est linéaire, et les lettres de Ruth ne sont absolument pas crédibles en tant que telles. Elles ont un ton trop « présent », alors qu’elles sont censées faire référence à des évènements passés, sans parler de la présence de dialogues, de descriptions et de détails superflus dans une correspondance. Idem pour le côté journal intime, qui n’a du journal intime que la mention de la date.

Quoi que l’auteur ait essayé de faire au niveau de la forme, c’est pour moi un échec, alors qu’en tant que simple récit, cette histoire serait très bien passée. Seulement, il a fallu que la romancière tente de la présenter autrement, et ce dès l’introduction.

C’est vraiment le gros reproche que j’ai à faire à cette œuvre, et que mon côté tatillon ne peut pardonner. Sinon, c’est plutôt une bonne lecture, et je pense qu’elle comblera davantage des lecteurs moins exigeants que moi.

Note : 3 / 5

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