Défaillances – B. A. Paris

Résumé

Cassandra est mariée depuis un an avec Matthew, et leur bonheur semble sans nuages. Jusqu’à ce qu’un orage, un soir, pousse Cass à emprunter une route qu’elle n’aurait jamais dû prendre, à travers la forêt. Trop isolée, trop sombre, trop dangereuse. Tellement dangereuse, d’ailleurs, que lorsqu’elle dépasse une voiture arrêtée sur le bord de la chaussée, Cass choisit de ne pas s’arrêter pour proposer son aide à la femme qui se trouve à l’intérieur. Mais lorsqu’elle apprend, le lendemain, que la femme a été retrouvée sauvagement assassinée, Cass est assaillie par la culpabilité. Et les coups de fil anonymes qu’elle reçoit désormais chez elle transforment ses angoisses en terreur. Elle en est persuadée : quelqu’un l’a vue, ce soir là. Quelqu’un qui continue de l’observer. Quelqu’un qui pourrait bien être l’assassin. Pourtant ni Matthew, ni Rachel, sa meilleure amie, ne prennent ses craintes au sérieux. Et Cass elle-même commence à douter : comment être sûre de quoi que ce soit alors qu’elle perd chaque jour un peu plus la mémoire, oubliant le code de l’alarme, sa place de parking, ce landau qu’elle a commandé même si elle n’a pas d’enfants, et ce que peut bien faire dans sa cuisine ce couteau ensanglanté qu’elle ne reconnaît pas.

Avis

Dans Défaillances, Cass, au mépris des avertissements de son mari, s’aventure par une nuit d’orage sur une route de forêt, où elle croise une autre automobiliste, arrêtée sur le bas-côté. Lorsque celle-ci est retrouvée assassinée, Cass se sent coupable de ne pas être allée à sa rencontre, mais aussi inquiète, car elle reçoit désormais de nombreux appels anonymes. Et si elle était la prochaine victime ?

Ce scénario à première vue angoissant est retombé comme un soufflet au bout d’une trentaine de pages. Pourquoi ? Parce que c’est le temps qu’il m’aura fallu pour élucider le crime, et deviner les motivations des différents personnages.

Pour cette raison, la mayonnaise n’a pas pris. L’auteur a voulu créer une atmosphère menaçante et oppressante, mais ayant vu clair dans le jeu qui se joue autour de Cass, je n’ai pas frémi à un seul moment. J’avais plutôt envie de la prendre par les épaules et de la secouer, avec une bonne paire de claques pour l’inciter à se ressaisir, et surtout à réfléchir.

Parce que d’accord, Cass s’en veut, et Cass a peur non seulement d’être la cible d’un assassin, mais aussi de sombrer dans une démence précoce, comme sa mère. Le problème, c’est qu’elle a tellement peur qu’on lui reproche de ne pas avoir aidé une inconnue (ou presque) dans l’obscurité et sous l’averse qu’elle préfère encore qu’on la prenne pour une folle, puisqu’elle s’enfonce dans une paranoïa que nul ne s’explique. Logique, étant donné que nul ne sait qu’elle a aperçu la victime dans ses derniers instants.

Elle n’a pas vraiment le sens des priorités, notre Cass… Tellement pas, en fait, qu’elle finira par tout avouer, mais à une seule personne plus ou moins étrangère, au lieu de s’ouvrir à ses proches et à son médecin. Personne qui, heureusement, fera montre d’un peu plus de bon sens qu’elle.

Il n’empêche que c’est très long pour en arriver là, et quand l’intrigue avance enfin, c’est par pur hasard. On aurait pu continuer ainsi pendant des pages et des pages et des pages si quelqu’un n’avait pas eu la bonne idée de piquer un téléphone pour s’amuser, téléphone qui, bien sûr, retombera pile-poil entre les mains de Cass. La facilité scénaristique puissance mille.

Et non content de cela, on a droit à une explication détaillée de tous les évènements survenus entre-temps, comment ci ou ça s’est produit. Même en admettant que tous les lecteurs n’aient pas eu la perspicacité de dénouer l’ensemble du récit dès ses premiers chapitres, je pense qu’à ce stade, et à la vue de la révélation, il n’y avait pas forcément besoin de les prendre par la main pour leur expliquer tous les points un par un.

C’est pourtant ce que fait Cass. Plutôt que de courir prévenir la police ou n’importe quelle autorité compétente, elle préfère remonter chaque piste individuellement pour tout vérifier. Ma chère, si quelqu’un avait réellement voulu ta peau, il aurait largement eu le temps de s’en faire un manteau.

Même au niveau du style, je vois plus de négatif que de positif à relever. J’ai lu pire, mais il y a de quoi faire une surdose des mots « faire une surdose ». Je ne sais pas si le souci vient de l’auteur ou de la traduction ; en tout cas, la récurrence de ces termes, surtout lors d’un passage en particulier, semble presque tenir de la parodie ou du running-gag. Un peu problématique quand on lit un thriller…

Une lecture que je ne recommande pas du tout !

Note : 2 / 5

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