La Voie du Loup – Beth Lewis

Résumé

Parce qu’elle cherche à échapper à Kreagar Hallet, un tueur qui l’a recueillie et élevée, Elka se rend à Halveston, dans le nord, afin de retrouver ses vrais parents. Elka a presque dix-huit ans lorsqu’elle apprend que Kreagar Hallet, celui qu’elle appelle « Trappeur » et qui l’a élevée est recherché pour le meurtre de plusieurs femmes et enfants. Recherchée elle aussi par la shérif Jennifer Lyon, Elka décide de partir en direction du nord. C’est là, apparemment, que vivent ses parents. Mais Halveston, c’est loin, et le parcours est semé d’embûches. Dans un monde d’après le Basculement, où la nature a repris ses droits sur les hommes et la civilisation, une jeune femme accompagnée d’un loup se cherche un foyer. Ambiance True Grit assurée.

Avis

La voie du loup est un thriller dans lequel la vie d’Elka, une adolescente, bascule brusquement lorsqu’elle découvre que le trappeur qui l’a élevée depuis l’âge de sept ans est en vérité un serial killer activement recherché par le marshall Lyon. Celle-ci la croit sa complice, et c’est tout son passé qu’Elka s’efforce de fuir en partant vers le nord, où elle espère retrouver ses vrais parents.

Avis très mitigé sur ce livre. L’idée de base est plutôt intéressante, mais de nombreux éléments m’ont refroidie à la lecture, à commencer par le contexte. Une « Grosse Cata » (vraisemblablement une guerre russo-américaine) a eu lieu quelques décennies avant le début du roman, renvoyant le monde à l’état dans lequel il était à l’époque de la ruée vers l’or du Yukon, tout en conservant quelques éléments plus modernes qui revêtent des airs d’anachronismes.

J’aime généralement beaucoup les récits qui se déroulent dans le Grand Nord, mais je ne vois pas l’intérêt d’avoir fait régresser l’humanité (sans réelles explications à ce sujet) au lieu d’avoir tout simplement pris pour cadre la fin du XIXème siècle. À moins qu’il ne s’agisse juste d’expliquer les tempêtes-monstres, mais c’est assez léger, comme raison.

J’ai aussi eu du mal avec la narration. Le fait que le sujet et le verbe introducteur de paroles ne soient pas inversés dans les dialogues nuit beaucoup à la fluidité, je trouve. Et la vulgarité excessive du récit m’a dérangée. Oh, cela colle à la personnalité d’Elka, assurément, mais je pense qu’il aurait été possible de se passer d’une bonne moitié des « merde » présents dans l’histoire sans que cela n’altère le style ni le caractère de l’héroïne.

D’ailleurs, parlons d’elle… Je ne l’ai pas du tout appréciée. Tout du long, j’ai eu l’impression qu’elle avait un potentiel de niveau variable. Par moments, elle semble capable de tout accomplir et de survivre à n’importe quoi, et à d’autres, elle ne se montre absolument pas dégourdie ou commet des erreurs stupides, y compris dans la nature, qui est pourtant censée être son élément. Je lui ai de beaucoup préféré Penelope, incompétente en apparence, mais finalement plus ingénieuse qu’elle n’en a l’air.

Je me suis aussi souvent demandé pourquoi Elka évoquait à demi-mot des horreurs qu’elle aurait commises, alors que tout portait à croire qu’elle n’avait pas pris part aux atrocités de Kreagar. Et quand la révélation finale survient… Eh bien, j’ai trouvé cela beaucoup trop facile.

Je peux comprendre que l’on refoule des choses, mais dans ce contexte, où il n’y a ni traumatisme ni rien, je n’ai pas adhéré à cette justification. Pire, j’ai eu l’impression que l’excuse de ne pas savoir, d’avoir cru faire autre chose, c’était… bah précisément une excuse, destinée à faire d’Elka une fille pas toute blanche, mais avec des circonstances atténuantes, contrairement à Kreagar qui est présenté comme un individu pourri jusqu’à la moelle.

Le suspens n’est pas non plus au rendez-vous dans cette intrigue, car Elka révèle ou sous-entend de nombreux évènements à l’avance. Il est ainsi très facile de voir la fin se profiler bien avant de l’atteindre. Je regrette également que le loup n’ait pas eu un rôle plus important à jouer. Je suppose qu’il symbolise la part animale d’Elka, là où Penelope représente sa part humaine, mais il est trop peu présent dans l’ensemble.

Quant aux dernières lignes… D’habitude, j’aime beaucoup les fins ouvertes, mais là, n’ayant pas véritablement réussi à cerner Elka ni à m’imprégner suffisamment de l’histoire, je ne sais juste pas quoi en penser, ce qui est très frustrant. Je ne vous déconseille pas ce livre, mais étant donné les similitudes entre les deux œuvres, je vous recommanderais plutôt de vous tourner vers Hannibal Lecter : Les origines du mal

Note : 2.5 / 5

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