Résumé
Issue d’une famille pauvre, Yehonala devient à 17 ans l’une des centaines de concubines de l’Empereur, au sein de la Cité interdite. Mais sa beauté et ses dons pour la manipulation lui permettent vite de devenir l’une des favorites du souverain. Jusqu’au jour où, accouchant d’un héritier, elle est nommée… impératrice ! L’accession au pouvoir de cette femme redoutée au sein de la cour, mais adulée par les masses, témoigne aussi de la transformation de la Chine archaïque. Jusqu’où, à force de volonté et de ruse, ne montera-t-elle pas ?
Avis
D’abord simple concubine de l’empereur, Yehonala ne recule devant rien pour s’élever jusqu’au titre suprême d’Impératrice de Chine. Tantôt stratège et impitoyable, tantôt passive et clémente, elle doit aussi bien faire face à la politique interne de la Cité Interdite, et à ceux qui ne voient pas d’un bon œil cette femme parvenue au pouvoir, qu’à l’Occident, désireux de s’approprier la Chine et d’y propager sa propre culture.
En apercevant ce roman sur un rayonnage de livres d’occasion, j’ai songé que c’était là une opportunité pour moi de me pencher un peu sur l’Histoire de l’Asie, dont je ne suis pas très familière. Je n’avais par conséquent jamais entendu parler de l’impératrice Cixi avant d’ouvrir cet ouvrage, et…
Eh bien, on ne va pas se mentir, je n’ai pas spécialement envie de la connaître davantage. Je m’attendais à un personnage ambigu, à la moralité discutable, et en même temps capable de grandes choses, comme Cléopâtre, Napoléon ou encore Cesare Borgia, mais ce n’est pas ce qui ressort de ces pages.
Je l’ai trouvée tout simplement détestable. Elle est dépeinte comme intelligente, et d’aucuns l’estiment bonne dirigeante, à tout du moins meilleure que les faibles empereurs dont elle a usurpé l’autorité, mais il m’est apparu que les seuls plans qu’elle mûrissait et appliquait consciencieusement étaient ceux qui lui permettaient de s’emparer / conserver le pouvoir. Quant à en disposer correctement, c’est une autre histoire…
Elle a bien quelques réussites, mais au regard de ses échecs, aussi, si ce n’est plus nombreux, il est clair que ses victoires relèvent d’un sort favorable (ou du prince Kung) plutôt que d’une réflexion poussée et implacable de sa part. À se demander comment, jusqu’au bout, elle a pu avoir des partisans…
Du fait de ma méconnaissance historique, je ne saurais dire à quel point ce récit est fidèle ou non. En tout cas, c’est une Cixi versatile, égoïste, cruelle, haïssable et capricieuse que nous livre Pearl Buck, parmi force détails et descriptions, dont j’ai plus d’une fois frôlé l’indigestion. J’aurais aimé plus de précisions géopolitiques, au lieu de l’évocation minutieuses des bibelots, tenues, bijoux et autres tapisseries.
Je ne regrette pas vraiment d’avoir lu ce roman, car j’en ressors tout de même avec quelques connaissances supplémentaires sur l’Orient du XIXème siècle, mais j’en retire surtout une profonde antipathie à l’égard de celle qui en est au cœur.
Note : 2.5 / 5
C’est clairement un roman à charge car l’historiographie a bien plus nuancé les choses ces dernières décennies. Il y a eu il y a quelques années un très bon documentaire sur elle sur Arte 😉
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Merci à toi pour la précision ! Hélas, je ne suis pas trop attirée par les documentaires vidéo 😕 Autant je peux lire des pavés, autant rester une heure et demie devant un programme… (Oui, c’est paradoxal x) Le seul que j’ai regardé, c’était un Secret d’Histoire sur Lucrezia Borgia.
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Alors que moi j’aime car ça me donne des images
Par contre, comment dire, Secrets d’histoire c’est souvent très moyen historiographiquement…
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J’y pense : et les podcasts ?
Parce que tu as souvent des épisodes très intéressants dans Le Cours de l’histoire sur l’appli de Radio France 😉
Là j’en écoute un sur Aliénor d’Aquitaine et je me régale.
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Oulà, pareil ! Là, j’ai pris un abonnement Babbel pour m’améliorer en italien, il y a des podcasts pour entraîner son oreille. Le premier m’a plu, il durait deux minutes, mais quand j’ai vu que le suivant en durait plus de vingt, j’ai bugué
Je prends tout de même note. Je suis un paradoxe ambulant, si un jour je décide de m’y mettre, je suis capable de ne pas avoir de répit ou presque jusqu’à tous les avoir enchaînés.
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Mdr je faisais aussi un blocage sur tout ce que était radio, je n’arrivais pas à me concentrer pour écouter, puis j’ai eu des longs trajets monotones à faire et je suis tombée sur des sujets qui m’intéressaient et bam je blocage fut levé. Alors sait-on jamais effectivement 😉
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