Le royaume perdu d’Erin T.1 : Le Mercenaire – Anne-Elisabeth d’Orange

Résumé

Une peur sourde ne l’avait pas quitté tout au long du trajet et, à présent que Brann approchait du refuge clandestin où il vivait avec sa famille, un affreux pressentiment l’envahissait : un drame était sur le point de survenir. Le jeune héritier de la légendaire lignée des rois-suprêmes, chassés du trône d’Irlande trois siècles plus tôt par les Bretons, échappe en effet de justesse à un massacre. Commence alors pour lui un long chemin d’exil, au cours duquel, accompagné de son fidèle ami Leag, il s’initie au métier des armes. Chargé par le roi d’Armorique d’enquêter sur l’inquiétante multiplication des gobelins dans toute l’Europe, Brann parviendra-t-il à regagner la terre sacrée d’Erin qui l’appelle ?

Avis

Depuis que Le royaume perdu d’Erin est sous domination bretonne, les rois irlandais vivent cachés, loin de leur trône, pendant que leur pays est en proie à la rébellion et à la répression. Dernier héritier légitime depuis la disparition de son père, Brann assiste, impuissant, au massacre de son clan. Malgré les épreuves qui menacent de briser le souverain en lui, parviendra-t-il à reconquérir sa terre ?

Merci à Babelio et aux éditions de l’Emmanuel pour l’envoi de ce service presse. J’ai été très heureuse de découvrir cette histoire qui, dans l’ensemble, m’a beaucoup plu, en dépit de quelques petits reproches que j’aurai tout de même à lui adresser.

Commençons par le positif. Déjà, le récit est très addictif. Les pages se tournent vite, et leur contenu est saisissant. L’auteur prend le temps de poser son intrigue, ses personnages, son univers, et ce sans jamais nous ennuyer.

J’ai été happée par les aventures (et les malheurs) de Brann et de Leag, son frère de lait, et je me suis attachée à eux, quoique pas autant qu’aux seconds rôles. Désolée, les garçons, mais j’ai une préférence marquée pour Aenor, Monnat, la reine arverne, et même Cynfew qui se révèle de plus en plus intéressant au fil des chapitres.

Qu’est-ce qui m’a moins convaincue, alors ? Je dirais que c’est le fait d’avoir été souvent déstabilisée par les choix de l’auteur. Sa plume, pour commencer. On oscille entre un vocabulaire riche et un style soutenu (jusque dans l’emploi du subjonctif imparfait), et des répétitions et des fautes grossières (un cheval qui part au « trop », une arme ou je ne sais plus quoi que l’on « pause »…).

Il en va de même au niveau de la narration, qui balance entre focalisation interne et omniscience. Parfois, on change brusquement de point de vue, ce qui entraîne à plusieurs reprises des redondances dans les réflexions, émotions et états d’esprit (j’ai notamment relevé celle sur les sentiments ambigus des Mercenaires à l’égard de l’Irlande et d’un éventuel retour au pays).

Leag a également une personnalité déroutante. Il est présenté comme le plaisantin, celui qui accumule les bêtises, les farces et les actions téméraires, et il ne m’en fallait pas plus pour l’associer au rôle du sidekick rigolo qui attire les ennuis et qu’il faut souvent tirer d’affaire… sauf qu’en combat (et pas que), il est tout le contraire, bien plus sage et réfléchi que Brann. Ça ne m’a pas empêché de l’apprécier, mais je n’ai pas réussi à me détacher de la manière dont je me le figurais pour le voir comme il est réellement.

Et il y a l’intrigue… C’est, je dois l’avouer, le point qui m’a laissée le plus perplexe. On commence avec les rois-suprêmes d’Irlande qui disparaissent les uns à la suite des autres je ne sais plus où en quête d’une épée magique permettant de prouver leur légitimité… et on finit par partir à la chasse aux gobelins.

Le fait que les protagonistes (en particulier Leag et Monnat) soulignent le paradoxe de cette situation ne la rend pas… eh bien, moins paradoxale. Je suppose que cet intermède gaulois aura son importance par la suite, qu’il pèsera peut-être dans un jeu d’alliances, mais à côté de ça, il n’est même plus question de cette fameuse épée pourtant à la base du récit. Pour cette raison, j’ai un peu eu le sentiment que ce premier tome manquait d’un fil conducteur. Tout du long, on ne sait pas vraiment vers quoi l’auteur nous entraîne, et pas dans le sens « bonne surprise » du terme.

Et puisque j’évoque les futures alliances possibles, je dois également souligner que, n’étant pas férue de géographie médiévale, et en dépit de la carte présente en début d’ouvrage, je me suis plus d’une fois sentie perdue dans le contexte géopolitique, entre les noms des souverains, leurs rapports mutuels…

Ce qui fait beaucoup de bémols, je m’en aperçois avec le recul, mais aucun qui ne soit véritablement rébarbatif, comme s’apprête à en témoigner ma note. J’ai vraiment passé un agréable moment de lecture, et je ne manquerai pas de me plonger dans la suite. Merci encore à Babelio et aux éditions de l’Emmanuel pour cette plaisante découverte !

Note : 4 / 5

2 commentaires sur “Le royaume perdu d’Erin T.1 : Le Mercenaire – Anne-Elisabeth d’Orange

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