The Rain T.2 : Après l’apocalypse – Virginia Bergin

Résumé

Je m’appelle Ruby Morris. Je déteste la pluie. Je vais vous dire un truc étrange au sujet des apocalypses, un truc que je ne savais pas avant d’en vivre une. Ça a l’air assez horrible, hein ? Faites-moi confiance… Ça peut toujours être pire. C’est ce qui arrive quand vous êtes seul, qu’il y a eu une apocalypse mondiale et que vous espérez l’arrivée de votre père comme il l’avait promis, mais qu’il ne se pointe pas. Alors qu’est-ce que vous allez devenir ? Et chaque jour, vous essayez de ne pas vous poser la question… Tout va bien se passer. Ou pas…

Avis

Après l’apocalypse, Ruby est de retour chez elle dans ce deuxième et dernier tome de The Rain. Elle attend son père pendant des semaines, des mois, en s’efforçant de survivre comme elle peut et de ne pas sombrer totalement dans la folie. Jusqu’à ce que les cloches de la ville se mettent à sonner…

Le premier tome m’avait laissé un avis mitigé : une idée et une ambiance très bonnes (surtout en lisant ce livre par une sombre soirée pluvieuse), mais une héroïne imbuvable et des passages aussi lourds que longs (les séances shopping, toutes les scènes autour des animaux…).

Eh bien, dans cette suite, notre héroïne est toujours aussi imbuvable, et les passages inintéressants sont toujours légions (pitié, stop avec les animaux, à la fin, on s’en fout, c’est du remplissage inutile !), mais surtout, l’idée et l’ambiance, qui rendaient jusque-là le récit supportable, sont complètement ruinés par la révélation qui survient dans le premier tiers du roman.

Attention, spoilers dans les deux paragraphes suivants ! Ruby est immunisée contre la bactérie tueuse. Je savais à quoi m’attendre, vu que je m’étais spoilé l’information et que des allusions donnaient de toute façon matière à le penser, mais ça reste une grosse déception. Finie la terreur inspirée par la pluie, finie la hantise de frôler la moindre goutte d’eau. C’est limite si on ne chanterait pas Singin’ in the rain avec elle sous une averse.

Comme j’ai vu quelqu’un le souligner dans une critique, l’avantage de The Rain, c’était de mettre en scène une héroïne banale, et comme je l’évoquais moi-même dans ma chronique initiale, pas une survivante compétente qui sait tout faire / qui pense à tout (même si Ruby est à l’inverse beaucoup trop stupide et superficielle). Et voilà qu’elle est l’Élue ! Et pas seulement elle, puisque Darius et la Princesse se révèlent aussi immunisés. Pourquoi ? Comment ? On ne le saura pas vraiment. Fin des spoilers !

En fait, ce livre laisse de nombreuses questions en suspens, et il est également très confus, tant au niveau de la manière dont certaines scènes sont écrites que de la façon dont elles s’enchaînent. Tout du long, j’ai eu l’impression que l’auteur ne savait pas vraiment où elle voulait aller, ce qui n’a pas été sans me rappeler Idéalis, où l’on sent que Christopher Paolini a changé maintes fois la direction de son scénario au cours de l’écriture, en raison du grands nombres d’éléments avortés, ou au contraire sur lesquels on s’attarde et qui ne serviront finalement à rien (tellement à rien qu’on ne les reverra même pas).

Ici, c’est la même chose. On a Saskia qui réapparaît pour rien, si ce n’est amener Ruby à retourner à la base militaire où, bien sûr, il faut pile que « la révélation » survienne, Xar qui… Qui quoi, au juste ? Jusqu’à la fin, je n’ai pas compris son attitude, ses desseins, rien. Je pensais qu’il serait de connivence avec l’armée, vu tous les enfants qu’il a chez lui, mais en fait, je n’en ai aucune idée. Même la sous-intrigue avec les scientifiques est chaotique.

Et bien sûr, il y a le père de Ruby, encore plus détestable, idiot et irréfléchi que sa fille. C’est à se demander comment Simon, la sagesse incarnée, a pu mourir aussi bêtement, tandis que lui est encore en vie. (Et en parlant de Simon, il est devenu quoi, le type chelou qui courait après Ruby ? Et il lui voulait quoi, surtout ?)

Pour couronner le tout, il n’y a aucun temps mort. Autant Ruby a passé des mois vautrée sur son canapé (et apparemment à la bibliothèque municipale), autant à partir du moment où elle quitte sa maison, elle est toujours en mouvement. Elle va d’un endroit à un autre, décide de faire telle ou telle chose, et se jette dans la gueule du loup parce que (ai-je dit que son cerveau fonctionnait de manière très limitée dès lors qu’il n’est pas question de maquillage ?) elle ne réfléchit qu’a posteriori (quand elle réfléchit).

Si le premier tome pouvait passer, en dépit de ses défauts, cette conclusion est, à mon sens, calamiteuse. Les points forts sont balayés par un deus ex machina, et l’ensemble manque de clarté, de profondeur et de développement. (Et à côté de ça, on n’a pas eu le dernier tome de La Carte des Mille Mondes… Ouin, snif, snif, Bayard, c’est pas juste !)

Note : 2 / 5

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