Ludwig revolution T.2 – Kaori Yuki

Résumé

Beau, intelligent, arrogant et dragueur, le prince Ludwig voyage à travers le monde avec son valet Wilhem, à la recherche de la femme idéale qui pourra devenir son épouse. Mais il n’arrive toujours pas à rencontrer la princesse de ses rêves. D’autre part, pendant l’absence de Ludwig au palais royal, Julius, le fils caché du roi, ourdit un complot pour assassiner son demi-frère ! Voici enfin le deuxième volume d’un conte de fée à la fois beau et cruel !

Avis

Le prince Louis est toujours sur les routes dans ce deuxième tome de Ludwig revolution, accompagné de son fidèle valet Wilhem. Son père décide de profiter de son absence pour faire de son bâtard l’héritier du trône, et les introduire, sa mère et lui, au château. Bien décidés à ce que rien ne vienne menacer leur position, ils envoient une tueuse familière se débarrasser de Louis…

J’avais été très convaincue par le premier tome, hélas je n’en dirais pas autant de celui-ci. Je me dois également de revenir sur mes propos concernant l’absence de tabou. Autant l’histoire de Blanche-Neige avait frappé fort à ce niveau, autant les contes suivants sont beaucoup plus sages, à l’instar de Louis. Son penchant pour les fortes poitrines paraît bien innocent en comparaison de ses tendances nécrophiles présentées initialement.

L’humour cesse d’être noir et par conséquent ne prend plus avec moi, pas davantage que la plupart des intrigues à l’enchaînement souvent confus, en particulier celle de Raiponce. Quant à Dorothea, la sorcière maso, elle rejoint officiellement (et contre l’avis de Louis) le duo principal, mais n’apporte strictement rien, hormis des running-gags lourds autour de sa volonté de se faire martyriser par son maître adoré.

C’est dommage, car à côté de ça, les histoires recèlent une grande profondeur, mais mal exploitée, ce qui amoindrit leur dimension tragique. Il en va de même pour Louis qui, sous ses airs égoïstes et indifférents, arrange toujours la situation à sa manière, ou en tout cas du mieux qu’il peut.

Will, quoique fidèle à lui-même, est très en retrait dans ce tome, et le fil rouge qui commence à se dessiner en arrière-plan (le complot pour éliminer Louis) reste assez creux. Ironiquement, le manga est encore plus redondant maintenant qu’il met en place une « vraie » intrigue, avec les tentatives d’assassinat qui « pop » à la manière de la Team Rocket à chaque épisode de Pokémon, et la quête d’une épouse de Louis sonne de plus en plus comme un prétexte aux historiettes.

Un point positif à mettre au crédit de la mangaka : le fait qu’elle ait résumé les contes originaux à la fin de l’ouvrage. Je ne connaissais pas la moitié d’entre eux, et il était pertinent de s’y référer pour comparer la source d’inspiration avec ce qu’elle en fait. Et elle a vraiment de très bonnes idées (notamment avec l’histoire de la princesse et de sa servante), sans malheureusement jamais aller jusqu’au bout de leur potentiel à mon goût.

Petite déception avec ce deuxième tome, donc, qui a surtout perdu de cet humour glauque et tordu qui m’avait tant séduite à l’origine, mais aussi à cause de la dimension un peu brouillonne de certains chapitres et l’arrivée / le retour de Dorothea qui ne fait qu’alourdir le duo Louis / Will.

Note : 3 / 5