Résumé
« J’ai séjourné en hôpital psychiatrique. Pas de quoi fouetter un chat sauf lorsque, comme moi, vous êtes fils de stars. Par crainte du scandale, mes parents m’ont expédié loin d’Hollywood, dans la vieille Europe. Les meilleurs spécialistes m’ont déclaré guéri. En vérité, la thérapie a échoué. Les songes ont repris, plus dangereux que jamais. Malgré moi, je me trouve mêlé aux intrigues de puissants Rêveurs. Des gens charmants et bien décidés à m’éliminer, mais avec élégance. M’entêter serait totalement déraisonnable. Pourtant, deux plaies à vif m’empêchent de tourner la page… La première est une fille. La seconde, une soif de vengeance. Je m’appelle Walter Krowley. Vous tenez mon journal intime. Prenez-en soin. Ce livre pourrait devenir mon testament… »
Avis
Journal d’un marchand de rêve est un roman fantastique dans lequel Walter Krowley, fils de stars de cinéma et artiste lui-même, découvre lors d’un songe l’étrange univers de Doowylloh, reflet onirique de la célèbre Hollywood.
La curieuse atmosphère de ce livre et le ton cynique de son narrateur m’ont tout de suite happée entre ses pages. Je ne savais pas à quoi m’attendre, et à l’instar de Walt, j’étais intriguée par les découvertes que je faisais au fil des chapitres. Les Oniromanciens, qui n’étaient pas sans m’évoquer d’une certaine manière les Ingénieurs de Prometheus, m’ont particulièrement emballée.
Hélas, de Prometheus, cette œuvre me rappelle aussi le sentiment de frustration. De bonnes idées prometteuses, beaucoup de suspens, une civilisation antique et mystique… Et c’est tout. Si vous aimez les récits qui apportent des réponses aux questions que vous êtes susceptibles de vous poser tout du long, passez votre chemin.
Autant j’ai adoré l’aventure dans Brumaire, la rencontre avec Banshee et l’obsession de celle-ci pour les Oniromanciens, autant j’ai commencé à décrocher lorsque les Outlaws ont rejoint l’intrigue. C’est à ce moment-là que, pour moi, l’histoire est partie en quenouille.
Certes, c’est le monde des rêves, et le monde des rêves a le mérite de permettre un poknawak magistral sans que ce soit incohérent, mais si le côté fantastico-western-politico-steampunk n’est pas un problème en soi, j’ai été déçue par la tournure prise par le scénario.
Ça s’éparpille trop ! Je voulais explorer les ruines en détail avec Banshee et Walt, percer les secrets de Oniromanciens, au lieu de quoi brusquement, on se retrouve à tamiser du sable avec eux pour le compte des Outlaws. Et à côté de ça, il y a Spleen, Hope, le Gouverneur, Poppy qui disparaît aussi vite qu’elle est apparue, les automates, les Poltrouilles, les Ça, le monde de l’Éveil…
Au final, je ne suis pas sûre d’avoir saisi les motivations et les intentions de la plupart des personnages, auxquels je n’ai d’ailleurs pas réussi à m’attacher. Plus j’avançais dans le récit, plus j’avais l’impression d’en être éjectée par les rebondissements toujours plus nombreux, et un déroulement toujours plus rapide.
De même, les « règles » de l’Ever m’ont laissée perplexe. Parce que oui, malgré sa dimension très poknawak susmentionnée, cet univers a des règles. En tout cas, il essaie. Prenons la chaîne d’argent, par exemple. Elle est évoquée assez fréquemment pour qu’on devine qu’elle est en permanence attachée au pied de son propriétaire, pourtant la moitié du temps, je me suis demandé comment tous pourraient faire ce qu’ils font avec une entrave de cette nature.
L’imagination débordante de l’auteur est à mettre à son crédit, mais malheureusement, elle m’a perdue en cours de route, et cette histoire, pourtant captivante de prime abord, ne me laissera que peu de souvenirs, si ce n’est celui de ma déception à l’idée qu’elle ne se soit pas davantage concentrée sur les Oniromanciens. Dommage.
Note : 2.5 / 5
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