Où tu iras j’irai – Jojo Moyes

Résumé

Passionnée par les chevaux, Sarah espère intégrer la prestigieuse école d’équitation du Cadre Noir. Elle s’entraîne sans relâche avec l’étalon que son grand-père lui a offert. Lorsque le vieil homme tombe malade, Sarah doit jongler entre sa famille d’accueil, le collège, l’équitation et les visites à l’hôpital. Natasha, brillante avocate, a connu des jours meilleurs : son mariage s’est soldé par un désastre, son nouveau compagnon ne se montre pas à la hauteur, et elle est contrainte de vivre sous le même toit que son ex-mari, le temps de revendre leur maison. Pourtant, quand elle croise le chemin de Sarah, elle décide de la prendre sous son aile. Mais l’adolescente cache un secret qui risque de bouleverser plus d’une vie.

Avis

Où tu iras j’irai est un roman de Jojo Moyes qui met en scène Sarah, une jeune adolescente élevée par son grand-père qui ne vit que par et pour son cheval, et le couple Macauley, Natasha et Mac, séparés et en instance de divorce, que le hasard conduit à croiser sa route.

Après deux réussites (Avant et Après toi) et deux plus ou moins déceptions (Les Yeux de Sophie et Une douce odeur de pluie), je crois que c’est malheureusement dans la seconde catégorie que je vais continuer à classer les œuvres de Jojo Moyes.

C’est tout de même mieux qu’Une douce odeur de pluie (en dépit de ce que je redoutais, étant donné le thème similaire des chevaux), les personnages ont des motivations et des attitudes plus crédibles, mais à l’instar des Yeux de Sophie, c’est loooooooong !

L’auteur s’appesantit sur des pans de l’intrigue qui ne servent à rien, hormis à la rallonger. L’affaire Ali Ahmadi, par exemple… Elle ronge Tash et fait naître de nombreux doutes en elle, qui lui vaudront de ruminer pendant les trois quarts du livre « J’ai jugé trop vite ce garçon qui n’était pas si gentil que ça », pour ensuite en revenir à « J’ai jugé trop vite ce garçon qui en fait était bel et bien gentil » (mais ça la rongeait tellement qu’elle n’aura pas eu le réflexe de creuser au bon endroit, bien sûr, ça se résout juste pile au moment opportun par un scénario ex machina).

Et ce n’est qu’une anecdote secondaire, uniquement destinée à justifier (de manière superflue, parce qu’il n’y en avait vraiment pas besoin) la défiance de Natasha vis-à-vis de Sarah. Même leur relation en dents de scie repose sur du remplissage.

Déplacer Boo dans le Kent ne rime là encore à RIEN ! On y passe des pages et des pages, juste pour en revenir à la case départ en braquant davantage Sarah au passage, quand ils auraient pu la laisser continuer de mener globalement sa vie comme c’était le cas jusqu’à présent. Bon sang, elle s’occupait d’un cheval, comme Mac le fait lui-même remarquer, elle n’allait pas se compromettre avec des garçons peu fréquentables ou se droguer en cachette !

Je crois que c’est ça qui m’a le plus agacée : les décisions stupides des protagonistes qui compliquent tout quand TOUT aurait pu être simple. Et autant au début, je pouvais comprendre les réticences de Sarah qui voit son existence et ses habitudes lui échapper à cause de l’intervention de Natasha dont elle se serait bien passée, autant par la suite, elle n’est pas en reste niveau idiotie.

Attention, spoilers (enfin, encore plus gros spoilers que les éléments susmentionnés) ! Malgré leurs défauts et leurs reproches, Mac et Natasha acceptent de prendre en charge la pension de Boo, mais Sarah ira jusqu’à préférer envisager la prostitution plutôt que de leur avouer qu’elle a des paiements en retard ? Sérieusement ? Qu’est-ce qu’elle aurait eu à perdre en leur avouant la vérité ? Au mieux, elle aurait essuyé un refus ? Ou alors ils auraient tenté de se débarrasser du cheval ? C’est sûr que les conséquences de son choix sont teeellement plus brillantes !

J’ai aussi eu du mal à accepter l’idée qu’elle abandonne son grand-père parce qu’elle ne sait absolument pas comment se sortir du pétrin dans lequel elle s’est mise, et que celui-ci semble approuver sereinement l’aventure téméraire, pour ne pas dire inconsciente, dans laquelle elle se lance. Ce n’est pas du courage, c’est de la folie ! Il aurait pu leur arriver n’importe quoi, tant à elle qu’à sa monture, mais bon, au final, elle frôle juste la catastrophe, alors tout va bien. (Fin des spoilers.)

En dépit du fait que je me sois montrée très critique jusqu’ici, tout n’est pas mauvais dans ce livre, notamment la relation cavalier-cheval qui est très bien mise en avant. On sent que l’auteur s’est appliquée pour la retranscrire du mieux possible.

J’ai aussi été, contre toute attente, assez heureuse de revoir Thom, malgré mon inimitié pour Une douce odeur de pluie, même si sa rencontre avec Sarah est un hasard un peu trop heureux destiné à faciliter une fois de plus son action irréfléchie.

Ce n’est donc pas une lecture calamiteuse, mais il y a trop de remplissage à mon goût, et plus les personnages prenaient des décisions stupides qui ne faisaient que prolonger le récit, plus j’avais envie de les voir encaisser un coup de sabot dans les fesses. Ah, et accessoirement, si quelqu’un emploie encore une fois « mon chou » devant moi, j’en fais de la soupe…

Je recommande ce livre aux amoureux des chevaux et à ceux qui n’ont pas peur des histoires qui s’étirent, autrement… Autrement, je vous le recommande beaucoup moins, mais ça reste à vous de voir si vous avez envie de vous laisser tenter.

Note : 3 / 5

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