Reine d’Égypte T.6 – Chie Inudoh

Résumé

Tandis que la reine Hatchepsout se bat pour que ses mesures politiques soient acceptées, le prince Djehouty prend une décision inattendue : il abdique afin de suivre une formation de prêtre à Memphis ! La régente saisit aussitôt cette occasion inespérée de s’emparer du pouvoir et devient le premier pharaon féminin de l’histoire… Déterminée à faire de l’Égypte une nation pacifique mais puissante, la souveraine souhaite désormais entreprendre des expéditions commerciales d’envergure… Seulement, aucun de ses hommes ne semble avoir l’étoffe d’un grand négociant ! C’est alors qu’un drôle d’énergumène s’introduit dans le palais…

Avis

Pour concrétiser son projet de route commerciale, la Reine d’Égypte a besoin dans ce sixième tome de l’aide de l’intriguant Panéhésy. Allié ou manipulateur ? Hatchepsout choisit de lui faire confiance, mais remet néanmoins en question la plupart des certitudes acquises jusque-là.

Commençons par un point positif. Jusqu’à présent, je déplorais l’ambivalence de Chepsout, que j’interprétais davantage comme un défaut de l’auteur que comme un parti pris. Eh bien, ce tome me fait pencher en faveur de la deuxième option (mieux vaut tard), puisque, enfin, cette ambivalence est admise au grand jour, avec une protagoniste qui reconnaît sa soif égoïste de pouvoir, mais aussi Panéhésy qui souligne le tempérament guerrier de la prétendue déesse de la paix.

Néanmoins, si l’objectif de ce manga est de glorifier Hatchepsout, c’est raté. Pour ma part, j’avais d’elle une très bonne image, celle de la première grande souveraine égyptienne, avant de me lancer dans cette histoire, mais à présent, je la trouve de plus en plus antipathique.

Encore une fois, son ambition et son intelligence se heurtent à sa naïveté et à sa stupidité, parce qu’elle continue de répéter les mêmes erreurs. Pendant qu’elle écoute Panéhésy et se détourne de ceux dont la loyauté n’est plus à prouver, en particulier Senmout, elle ne se soucie toujours pas de Djehouty, qui est pourtant, qu’elle le veuille ou non, la source de son pouvoir.

J’en suis au stade où j’ai teeellement de sympathie pour Chepsout que j’espère voir le gosse rappliquer à Thèbes, mettre un bon coup de pied dans son royal fessier et reprendre un trône qui lui revient de droit.

Quant à Senmout, à mon grand étonnement, je suis pour la première fois d’accord avec lui dans la représentation qu’il fait de la reine. Comme je l’avais souligné dans une précédente chronique, je trouve le féminisme de ce manga très mal géré. Plus que jamais, Chepsout veut apparaître et marquer l’Histoire sous des traits masculins, balayant ainsi la preuve qu’une femme est tout aussi capable de diriger le pays qu’un homme. Il est bien loin, le temps où elle lâchait à Sothis que même si son enfant était une fille, elle n’en pourrait peut-être pas moins devenir pharaon…

L’androgynie et le genre sont pourtant au cœur de ce tome, avec le très efféminé Panéhésy et son style vestimentaire… historiquement discutable (que des spécialistes de l’Égypte antique me corrigent si je me trompe, mais j’ai du mal à me figurer ce genre de tenue à l’époque), mais n’apportent rien, si ce n’est une nette cassure entre Chepsout et Senmout.

Je devrais me réjouir, vu le peu d’estime que j’accordais à ce dernier et à sa relation avec la reine, mais je trouve leur discorde tellement superficielle, tellement sortie de nulle part, que je ne suis pas plus satisfaite que je ne l’étais jusqu’à présent.

Je bloque vraiment sur ce manga, à des lieues d’un Cesare qui allie la précision historique et l’ambiguïté de son protagoniste d’une main de maître, quand la Reine d’Égypte essaye de faire la même chose, mais avec beaucoup plus de maladresse. Ce tome était le dernier de ma PAL, et si je trouve les trois restants d’occasion, je les prendrai sûrement, mais si ça ne se produit pas, je ne serai pas peinée de m’en arrêter là.

Note : 3 / 5

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