Reine d’Égypte T.1 – Chie Inudoh

Résumé

C’est le début d’une nouvelle ère dans l’Égypte des Pharaons : le mariage de la jeune Hatchepsout et de son demi-frère Séthi fait de ce dernier l’héritier légitime du trône, sous le nom de Thoutmôsis II. Représentants des dieux sur terre, ils resplendissent sous leurs parures, et forment à première vue un couple parfait. Mais sous ses airs d’épouse idéale, Hatchepsout cache une colère profonde… Elle ne veut pas être simple reine, mais plutôt devenir pharaon elle-même, comme son guerrier de père ! Enfant, elle n’a cessé d’humilier Séthi au combat à l’épée, et elle est imbattable au tir à l’arc. Pourquoi ne serait-elle pas digne d’accéder au rang suprême, juste parce qu’elle est née femme ? Pour Hatchepsout, c’est le début d’un combat pour s’affranchir des conventions ancestrales d’une des plus grandes civilisations du monde ! L’Égypte ancienne revisitée, à travers les yeux d’Hatchepsout, la première grande reine de l’histoire de l’humanité ! Reine d’Égypte n’est pas seulement un régal pour les yeux, c’est aussi une fresque historique minutieusement documentée sur le combat d’une femme trop libre pour son époque. Son charisme, son intelligence et sa volonté sans faille sont ses meilleurs atouts, mais suffiront-ils à provoquer une révolution au pays des dieux ?

Avis

La Reine d’Égypte se prénomme Hatchepsout. Comme le veut la tradition, elle épouse son demi-frère Séthi, ce qui permet à ce dernier d’accéder au titre de pharaon. La jeune femme, cependant, n’apprécie pas de voir le pouvoir entre les mains de cet ivrogne libidineux et incompétent, et blâme le fait d’être une femme, qui l’empêche de tenir les rênes de l’Égypte à sa place.

Ce premier tome est plaisant, une bonne introduction à la fresque historique que le manga tend à raconter, et qui a le mérite d’être claire et ponctuée de petites explications pour ceux qui ne seraient pas familiers de l’Égypte antique. Néanmoins, elle n’est pas exempte de petits défauts.

Les dessins, pour commencer. Ils sont somptueux et détaillés (les parures d’Hatchepsout, quelles merveilles !), mais aussi un peu manichéens. La reine est magnifique, ses suivantes sont également ravissantes (bien que je leur aie souvent trouvé l’air enivré), et Senmout est particulièrement séduisant, là où le statut d’antagoniste se lit sur les traits vils et repoussants de Séthi.

Ce qui m’amène aux personnages. Lui a tous les défauts de la planète, et Hatchepsout… Eh bien, à première vue toutes les qualités, mais étouffées par le caractère de son demi-frère. Connaissant cette reine de réputation, je sais qu’elle finira par obtenir le pouvoir qu’elle convoite, mais en l’état, face à son incapable de mari qui s’est déjà attiré l’antipathie de tout le monde ou presque en l’espace d’un tome, j’ai le sentiment que n’importe qui n’aurait pas de mal à se faire accepter à la tête de l’Égypte à sa place.

D’ailleurs, Hatchepsout elle-même ne m’a pas convaincue plus que cela. J’ai eu l’impression de voir Angélique marquise des anges, prompte à se rebeller, puis à se mettre à pleurer dès que son petit coup d’éclat échoue.

En effet, toute la première partie retrace, à travers des flashbacks, l’enfance d’Hatchepsout, qui n’accepte pas d’être écartée (du trône, de la guerre…) parce qu’elle est une fille. Elle fait donc un serment face au tombeau de sa mère, et engage une danseuse pour l’aider à devenir plus féminine.

Retour dans le présent, où le mariage avec son demi-frère a eu lieu, et où l’on reprend exactement les mêmes scènes, avant de recommencer. Hatchepsout boude dans son coin parce qu’elle n’est qu’une femme, et reçoit le conseil d’utiliser sa beauté comme une arme pour parvenir à ses fins. Du coup, elle a fait tout ça pour quoi, la première fois ? Pour épouser Séthi ? C’était déjà prévu…

Il faut attendre la fin pour que, enfin, Hatchepsout agisse vraiment de manière réfléchie. Je ne doute donc pas que la suite ira en s’améliorant, mais ce premier tome est tout de même assez creux et un peu décevant à certains égards. J’ai hâte de voir la jeune femme dévoiler son charisme et son véritable potentiel en tant que future grande reine !

Note : 3.5 / 5

4 commentaires sur “Reine d’Égypte T.1 – Chie Inudoh

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  1. Merci pour cet avis nuancé !
    J’ai eu les mêmes réticences que toi sur le style dans un premier temps.
    Je trouvais aussi l’ensemble trop manichéen et mélodramatique.
    Et en plus, ayant lu des romans historiques sur celle-ci, j’avais des images plus solides et riches en tête.
    Cependant au fil des tomes, même si les défauts restent présents, je me suis laissée prendre au jeu et j’ai été touchée par le destin de cette femme et sa famille.
    Bonne découverte de la suite !

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    1. Merci ! Je viens de finir le tome 3, et je suis toujours partagée. Je ne dirais pas que c’est mauvais ni même moyen, c’est plutôt bon, mais… Je ne sais pas, ça coince :/ Il y a un truc qui m’empêche d’être vraiment emballée.

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