La Passe-miroir T.1 : Les fiancés de l’hiver – Christelle Dabos

Résumé

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la citacielle, capitale flottante du Pôle. A quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

Avis

Dans ce premier tome de la Passe-miroir, on rencontre Ophélie, une jeune « liseuse » d’Anima, effacée et maladroite. Son monde bascule quand elle apprend que les Doyennes de son Arche l’ont fiancée à son insu à un étranger, Thorn, aussi glacial et inhospitalier que sa terre lointaine, le Pôle.

Après avoir vu passer cette saga partout et avoir lu plus d’avis dithyrambiques à son sujet que je n’ai daigné en compter, j’ai fini par me lancer. Bon, vous me connaissez, je suis une difficile intransigeante, et je ne m’attendais pas vraiment à apprécier, étant donné que, de manière générale, je n’apprécie pas grand-chose.

Eh bien, la vérité, c’est que j’étais loin du compte. Il va falloir qu’on m’explique sérieusement le succès de ce livre, parce que je me suis ennuyée à mourir. Rien n’a su trouver grâce à mes yeux.

L’univers ? Pour le moment, il est flou. On a quantité de petits détails, mais rien de réellement pertinent à se mettre sous la dent. La Terre a été détruite à l’époque de la Déchirure, et il n’en subsiste que des Arches, dirigées par un Esprit de famille qui a transmis à ses descendants des pouvoirs magiques… D’accord, mais quoi ? Quand ? Où ? Comment ?

Vous voulez découvrir un univers fascinant, bien construit, bien développé, où chaque élément se glisse dans le récit avec un naturel parfait ? Tournez-vous vers la trilogie Inaccessibles (Katherine McGee). Ce n’est pas le même registre, mais c’est tellement plus captivant ! Là, l’ambiance de la Passe-miroir, avec son côté steampunk anachronique assumé (et tiré par les cheveux), m’a plutôt évoqué Diego et les Rangers du Vastlantique (Armand Baltazar), que j’avais déjà moyennement aimé.

L’imagination de l’auteur est tout de même à mettre à son crédit. Si, si, sincèrement. Je ne peux qu’admirer son incroyable capacité à souligner d’une bonne cinquantaine de façons différentes la haute taille de son protagoniste masculin. Le fait que le regarder implique un torticolis, qu’il doit « dérouler son interminable colonne vertébrale » pour se redresser, se « plier » et se « déplier », ce grand échalas / dadais, qui « dépasse tout le monde de deux têtes »…

C’est à peu près tout ce qu’on retiendra de Thorn. Ça, et le fait qu’il possède une montre à gousset qu’il consulte aussi souvent qu’on nous rappelle qu’il est immense. Heureusement qu’Ophélie a droit à un meilleur développement et plus de personnalité !

… Non, je blague. Elle, son tic, c’est de manger ses gants de « liseuse ». À côté de ça, elle est maladroite, binoclarde et tellement effacée qu’elle a une voix de petite souris. D’ordinaire, j’aime bien les personnages qui sont plus crédibles que badass, plus proches du lecteur lambda que de Tris Prior. Sauf que là, elle est tellement quiche que ça la rend tout aussi irréaliste. Elle n’a rien, strictement RIEN pour elle. Même Bella Swan passerait pour adroite et charismatique en comparaison.

Je veux bien admettre que sa position n’est pas facile, elle est vite dépassée (en même temps, elle est dépassée rien qu’en servant le thé, cette pauvre Ophélie) par une situation à laquelle elle ne comprend rien et que personne ne se donne la peine de lui expliquer (exactement le genre de contexte qui m’insupporte au plus haut point), sauf que ses rares élans de rébellion ne la font paraître que plus pitoyable encore. Vous connaissez la fille qui se sauve d’un château en pleine nuit pour explorer une cité qu’elle ne connaît pas (si ce n’est qu’on l’a mise en garde contre sa dangerosité), avant de se souvenir / se rendre compte, trois rues plus loin, qu’elle a un sens de l’orientation tout juste suffisant pour retrouver son chemin entre son lit et la porte de sa chambre ? C’est Ophélie.

Et que dire de l’intrigue ! Enfin, l’intrigue… J’appellerais plutôt ça un vague scénario qui s’intercale laborieusement entre les nombreuses et paaassiiiooonnantes descriptions (je vous ai dit que Thorn était grand ? Oui ? Non ? Dans le doute, je le mentionne ici), qui tient sur un timbre poste et qu’on a cent fois le temps de voir venir (à la différence d’Ophélie qui, elle, ne voit rien, et pas que parce qu’elle est myope) pendant que l’auteur s’abîme dans son tableau d’un Clairdelune aux airs de Capitole.

Oh, et le titre… La Passe-miroir. J’espère qu’elle en passera plus, des miroirs, dans la suite (car oui, j’ai la suite dans ma PAL, j’ai hélas acheté le coffret), parce que là, elle doit en traverser en tout et pour tout une demi-douzaine. On aurait plutôt dû appeler ce livre « Le grand Thorn et la maladroite Ophélie », tiens. Oui, parce que Thorn est grand, vous l’aviez compris ?

Ce fut un pensum ! J’ai beau m’y tordre dans tous les sens, je n’arrive pas à lui concéder un seul point positif. Son originalité, peut-être ? Il y a bien quelques éléments peu communs, en effet, mais quel intérêt, s’ils ne relèvent que de la vacuité ?

J’avais prévu, avant même de me plonger dans cette lecture, d’enchaîner avec le deuxième tome dès le mois prochain, et je regrette maintenant ne pas avoir un plus long répit devant moi. M’enfin, d’un autre côté, mieux vaut en finir dans les plus brefs délais.

Je conclurai par ces mots sobres, concis, qui résument selon moi le mieux ce roman, ainsi que ce qu’il m’inspire : Thorn est grand.

Vraiment très grand.

Note : 1.5 / 5

Livre lu dans le cadre de la PAL initiale

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