La promesse de l’oasis – Béatrice Courtot

Résumé

1954 – Algérie française. Le souffle chaud du sirocco s’empare de la ville de Mostaganem où l’été touche à sa fin. Daniel s’apprête à rentrer à l’Université d’Alger pour y étudier les vertus médicinales des plantes. Sa rencontre avec Asma bouleversera sa vie à tout jamais. Aux prémices de la guerre d’Algérie, leur amour tentera de survivre, comme l’oasis dans le désert. 2018 – Paris. Daniel reçoit une calligraphie arabe marquée d’une hirondelle charifa, symbole sacré dans le Coran. Le cœur ébranlé par cet envoi, il se retrouve plongé dans un coma artificiel. Sa petite-fille Nour s’élance alors dans une quête personnelle, un voyage initiatique qui l’emmènera sur les traces de ses grands-parents en Algérie ce paradis qui offrait pourtant tant de promesses.

Avis

Les drames s’enchaînent dans la vie de Nour. Après avoir perdu ses parents très jeune dans un accident de voiture, puis sa grand-mère mutique à la suite d’un suicide, c’est au tour de son grand-père d’être victime d’un infarctus. La découverte d’une étrange calligraphie dans son bureau incite Nour à élucider le mystère qui semble entourer sa famille, et ainsi toucher du doigt La promesse de l’oasis.

Je n’avais pas été convaincue par La vallée des oranges, que j’avais trouvée très plate, mais j’ai tenu à accorder une seconde chance à l’auteur, essentiellement parce que je n’avais encore jamais lu de romans se passant à l’époque de la guerre d’Algérie.

J’ai mieux apprécié ce livre, mais la conclusion est malgré tout sans appel : le style de Béatrice Courtot n’est pas (du tout) le mien. Amoureux d’envolées lyriques, vous y trouverez votre bonheur, mais pour ma part, c’est quelque chose que j’exècre (qu’importe l’auteur).

Ce qui me gêne le plus ici, c’est le contraste entre les descriptions qui ont, indéniablement, le mérite de nous transporter à Alger la Blanche ou aux portes du Sahara, et les dialogues qui, pour leur part, sonnent faux. On sent que beaucoup de répliques sont là pour transmettre des informations aux lecteurs, et que les personnages ne tiendraient pas réellement de tels propos entre eux.

Le contexte historique occupe une place plus importante que dans La vallée des oranges, mais toujours pas assez à mon goût. Après avoir lu Nous reviendrons à La Havane (Chanel Cleeton), excellent sur ce point, c’est un peu décevant.

La partie « passée » n’en demeure pas moins bien plus intéressante que la partie « présent », comme c’est le cas dans… Eh bien, tous les livres des éditions Charleston. Nour est encore une fois l’archétype de l’héroïne qui a besoin de remonter l’historique de sa famille pour savoir où elle en est dans sa propre vie, mais surtout, surtout…

Je suis censée éprouver de la sympathie pour une femme qui quitte son compagnon sans un mot, sans une explication, et se rapproche beaucoup trop d’un séduisant médecin en un battement de cils, pour ensuite en vouloir mortellement (toujours sans un mot et sans une explication, mais sans vergogne non plus) audit malheureux compagnon de la « tromper » parce qu’elle l’a surpris dans la situation ô combien non équivoque de… marcher dans la rue à côté d’une autre femme ? Désolée, mais non.

Quant à la révélation majeure de l’intrigue… Je ne vais pas mentir, je me l’étais spoilée en lisant quelques avis, aussi appréhendais-je un peu de voir comment l’auteur allait amener ce rebondissement, et… Mouais. C’est quand même assez tiré par les cheveux.

Spoilers dans ce paragraphe ! On essaye bien de justifier pourquoi Asma n’a jamais parlé en détail de sa sœur, mais personne, absolument personne, n’en savait un minimum à son sujet (c’est-à dire leur gémellité) ? Genre… Son protecteur ? Qui a vécu un temps dans son village ? Au sein de sa famille ? Et pendant toutes les années qui ont suivi la guerre, il ne s’est pas soucié de sa protégée pour se rendre compte de la confusion ? Daniel n’aurait-il pas pu prendre contact avec lui, quand on voit avec quelle facilité Nour parvient à se rapprocher de sa fondation ? Fin des spoilers !

Face à cette conclusion, j’ai été submergée par un sentiment de « tout ça pour ça », d’autant que ma lecture m’a paru passablement longue en raison des nombreuses et interminables envolées lyriques susmentionnées. Si vous aimez les romans très contemplatifs, qui reposent davantage sur une plume poétique que sur un scénario prenant, et les histoires d’amour aux décors exotiques, je vous invite à vous laisser tenter par ce récit. Moi, en revanche, j’en resterai là des œuvres de Béatrice Courtot.

Note : 3 / 5

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