Les Chroniques du Mensonge T.1 : Arthur Quinn et le serpent-monde – Alan Early

Résumé

Il faut un héros pour vaincre un dieu. Une chose monstrueuse se réveille sous Dublin. Arthur Quinn a des problèmes. Il vient d’y emménager et de rejoindre une nouvelle école, et voilà qu’il fait des rêves fous sur le dieu viking Loki. Mais il se rend vite compte que ce ne sont pas que des rêves ! Arthur a des prémonitions : un grand mal menace le monde. Avec ses nouveaux amis, Will et Ash, Arthur se met en quête de trouver ce que Loki mijote. Ils découvrent ensemble que, sous les rues de Dublin, enterrée dans une chambre secrète, sommeille une créature emprisonnée là depuis plus de mille ans, une créature capable de détruire le monde, et qui le fera si Loki la trouve. Arthur Quinn peut-il vaincre le dieu viking de la malice ?

Avis

Arthur Quinn et le serpent-monde est le premier tome de la trilogie jeunesse Les Chroniques du Mensonge. Le protagoniste, un garçon de douze ans, suit son père en Irlande après que celui-ci a été muté pour travailler sur le chantier du métro de Dublin. Chantier qui recèle un grand danger, comme Arthur ne tardera pas à le découvrir…

De la magie, de l’aventure, de la mythologie… Sur le papier, ce roman contenait pas mal d’éléments susceptibles de me plaire. Sur le papier seulement, car hélas, la mayonnaise n’a pas pris.

Le récit commençait plutôt bien, pourtant, avec une ambiance et un contexte qui me rappelaient un peu la trilogie Alfie Bloom (Gabrielle Kent), dont je garde un bon souvenir. Sans être exempte de défauts, cette saga avait le mérite de s’appuyer sur des personnages intéressants et attachants. Ceux des Chroniques du Mensonge ont la profondeur et le charisme d’une plante verte.

Max est fan de soccer, Ash de technologie, Arthur de basket, et voilà, on a fait le tour des traits les plus marquants de leur personnalité. Ça donne envie, non ? Malgré quoi ils paraissent presque travaillés, en comparaison du style. Ou devrais-je dire de la succession de mots et d’actions qui composent ce récit.

En caricaturant un tantinet (mais juste un tantinet), vous obtenez quelque chose comme : « Arthur se rendit chez Ash pour le petit-déjeuner. Ils mangèrent des tartines beurrées et récapitulèrent ce qu’ils avaient appris la veille. Comme ils n’arrivaient toujours pas à comprendre la situation, ils abandonnèrent. Ils prirent leur cartable et se rendirent à l’école. À la récréation, ils discutèrent avec Will, qui ne voyait pas mieux qu’eux. Et quand la journée s’acheva, ils rentrèrent tous chez eux, où ils passèrent la soirée à réfléchir. »

Le seul point qui aurait pu se démarquer, au milieu de tout ça, c’est la mythologie nordique, mais là encore, c’est aussi creux que cliché. Les dieux ont naguère arrêté et emprisonné Loki, mais pas détruit… Parce que ? Une prophétie indique que c’est un garçon qui le fera (un garçon de douze ans, quand les dieux ne l’ont pas fait)… Parce que ?

J’avoue que je suis rapidement passée à une lecture en diagonale, tant le récit était long à démarrer, donc j’ai peut-être survolé des explications, ou alors elles ne m’ont pas marquée, mais dans tous les cas, ce « jeune protagoniste qui doit sauver le monde d’un méga-danger » est probablement le plus mal amené de toutes les œuvres jeunesse que j’ai pu lire jusqu’ici.

Et que dire de Loki, le grand antagoniste ! Il est consternant. Pas effrayant, pas impressionnant, pas envoûtant, juste consternant. Du nivellement par le bas, je suppose, étant donné que c’était le seul moyen de rendre le « héros » un tant soit peu brillant face à lui.

Peut-être que ce livre pourra plaire à un jeune public, moins exigeant, moins regardant en matière de tout, mais je n’en suis même pas sûre. En outre, il y a des passages plus sombres, donc j’ai du mal à déterminer à quelle tranche d’âge s’adresse exactement cette histoire.

Je ne lirai pas la suite, et je ne vous invite pas non plus à vous plonger dans ce premier tome, sauf si vraiment vous avez envie de vous faire votre propre idée. À tous les égards, cependant, vous ne devriez pas avoir trop de mal à trouver mieux ailleurs.

Note : 2 / 5