Le Trône de Fer T.1 (intégrale) – George R. R. Martin

Résumé

Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer, tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors s’en sortiront indemnes…

Avis

Première intégrale de l’épique saga de G.R.R. Martin, Le Trône de Fer nous entraîne d’un bout à l’autre de Westeros après que Ned Stark, gouverneur du Nord, a été sollicité par son ami le roi Robert pour devenir sa Main. À Port-Real, il se heurte aux secrets et aux complots de la cour, tandis que sa femme, restée à Winterfell, doit protéger son fils dont on a par deux fois attenté à la vie. De son côté, l’exilée Daenerys est vendue comme épouse à un seigneur dothrak.

Difficile de résumer ce millier de pages en quelques lignes, mais est-ce vraiment bien utile ? Car qui ne connaît pas, au moins de nom, cette œuvre qui a atteint le paroxysme de la célébrité grâce à son adaptation télévisée, Game of Thrones.

Difficile aussi, quand on a déjà visionné celle-ci, d’émettre un avis sur le livre qui ne soit pas biaisé. Moi, en tout cas, je n’en suis pas capable, tant l’un et l’autre se sont complétés dans mon esprit, pour le meilleur comme pour le pire.

Le pire étant, et de très loin, la traduction calamiteuse, dont la réputation n’est plus à faire non plus. Se mêlent langage châtié et vulgarité, vocabulaire inusité et lourdes redondances, phrases interminables qu’il faut relire pour comprendre (taux de réussite : inférieur à 60%, 20 avec du sommeil en retard) et énumérations/descriptions fastidieuses…

Pour cette raison, je suis on ne peut plus heureuse d’avoir d’abord regardé la série. Sans cela, je ne crois pas que j’aurais eu le courage d’aller au bout de ce pensum. Et encore, j’avais déjà fait une tentative il y a quelques années, avortée au bout d’une trentaine de pages… Cette fois, je me suis autorisé quelques écarts, mot signifiant ici : survoler les passages les plus assommants en les comblant avec mes souvenirs de la saison 1.

Des souvenirs dans lesquels le roman m’a pour sa part aidée à mettre de l’ordre, car il m’avait quand même fallu, à l’époque, un bon paquet d’épisodes avant d’arriver à déterminer qui était avec/contre qui, où, comment et pourquoi. Avec le recul et un nouvel angle, je discerne mieux les choses, les interprète autrement, et surtout m’aperçois combien la plupart des drames auraient pu être évités sans le manque de discernement de certains personnages (oui, Catelyn, c’est essentiellement toi que je vise…)

Personnages qui, au contraire de l’intrigue, souffrent hélas de la comparaison avec la série. À quelques exceptions notables, le casting est excellent. Même si, physiquement, les acteurs ne correspondent pas forcément à leur alter ego littéraire, ils jouent leur rôle à merveille. Or, à la lecture, ces prodigieuses interprétations et le charisme qui va avec m’ont fait défaut. Hormis Tyrion (très bon dans les deux cas), les autres sont moins… tout que leur version télévisée.

Le récit se focalise également beaucoup trop sur les Stark (six points de vue sur huit). La #teamlannister que je suis déplore que Cersei, quoique omniprésente, ne soit pas davantage mise en avant, tout comme Jaime et Tywin. Il en va de même pour Stannis, qui est sans cesse cité mais n’apparaît jamais, et tous ceux qui sont appelés à avoir un plus grand rôle par la suite (Béric, Thoros, les Tyrell…), mais qui, pour le moment, passent quasiment inaperçus.

D’un autre côté, ce tome est déjà très dense, avec une quantité astronomique de noms, d’histoires, d’Histoire avec un grand H, de légendes, de territoires… L’univers créé par G.R.R. Martin est indéniablement (et admirablement) doté d’une grande profondeur, et je concède qu’en ajouter davantage aurait peut-être fait un peu trop (surtout avec une plume aussi pesante).

Ce qui m’a surprise, et même un peu déçue, c’est, très paradoxalement, la fidélité de l’adaptation vis-à-vis du matériau d’origine. J’avais entendu dire qu’il existait de grandes différences entre la série et les livres (plus complets, avec plus de sous-intrigues…), et je sais qu’il y en aura par la suite, mais je m’attendais à constater des divergences dès ce premier tome, or ce n’est guère le cas. Petite frustration, donc, mais à mettre au crédit des showrunners qui ont accompli (à l’origine…) un travail rigoureux.

Est-ce que j’ai aimé cette lecture ? Je dirais que oui, mais parce que j’appréciais déjà la série. Et comme dans la série, certains pans du récit (notamment la partie centrée sur Daenerys) m’ont plus séduite que d’autres (le Mur m’a, lui, toujours un peu ennuyée).

Quoi qu’il en soit, je vous recommande de visionner Game of Thrones au préalable si vous envisagez de vous lancer dans les romans. Ce n’est pas une obligation, d’autant que je donne rarement ce conseil, mais en l’occurrence, cela devrait vous rendre la traduction plus digeste. Et sinon, je m’incline devant votre bravoure et votre détermination !

Note : 3 / 5

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