My dear neighbor – Megumi Morino

Résumé

Tu es important pour moi. Je ne veux pas te voir triste ! Lorsqu’elle était petite, Momo a été sauvée in extremis par le jeune Yuki, son voisin : alors qu’elle tombait du balcon de son appartement, le lycéen l’a rattrapée et a amorti sa chute. Dix ans plus tard, Momo est devenue lycéenne à son tour… C’est alors qu’elle recroise la route de son ancien sauveur ! Très vite, elle comprend qu’elle a des sentiments pour lui… Mais ce dernier les acceptera-t-il ?

Avis

My dear neighbor, c’est ainsi que Momo considère Yuki, son voisin de douze ans son aîné. Petite fille, elle avait l’habitude de lui parler depuis le balcon où sa mère l’isolait en guise de punition, jusqu’au jour de l’accident. S’en est suivi un déménagement précipité, et Yuki n’a plus revu Momo des années durant… jusqu’à ce qu’elle réapparaisse brusquement dans sa vie.

J’attendais beaucoup de ce manga, et je n’ai pas été déçue ! Je dirais même qu’il s’agit du meilleur one shot que j’ai lu à ce jour. Souvent, ce format amène l’histoire à souffrir de sa brièveté, soit parce qu’elle se contente d’un scénario simpliste qui va à l’essentiel, soit parce qu’elle tente d’en faire plus sans parvenir à tout développer en un nombre limité de pages, mais pas ici.

Ici, l’équilibre entre les différents éléments est parfaitement dosé, et tous sont mis en scène avec la justesse qui sied à leur profondeur. Car oui, ce shojo est loin d’être aussi léger que sa couverture rose et tendre donne matière à le penser.

Les protagonistes portent tous deux un passé difficile. Yuki a été abandonné à l’adolescence par son père violent, et Momo a décidé de vivre seule pour s’éloigner d’une mère intimidante, autoritaire et implacable, surtout à l’égard de ses résultats scolaires.

Enfin, seule… Toute l’affection qu’elle éprouvait enfant pour Yuki lui revient dès qu’elle le retrouve, au point de se révéler un peu… envahissante, voire gênante. Et quoique déconcerté, et même parfois agacé par cette (omni)présence, le jeune homme finit également par s’y attacher.

À tort ou à raison ? Ne devrait-il pas se montrer plus ferme vis-à-vis de Momo, dont les sentiments grandissent jusqu’à confiner à l’amour pour ce voisin plus âgé ? Eh bien, là encore, c’est un point qui est traité avec beaucoup de délicatesse, beaucoup d’application par l’auteur.

Les émotions ne manquent pas dans ce shojo. Toutes sortes d’émotions. My dear neighbor, ce n’est pas une romance, c’est l’accomplissement de deux personnes en quête de bonheur et de sérénité. En quête d’un foyer, au sens figuré du terme.

C’est pourquoi le seul reproche que j’aurais à lui adresser concerne son épilogue. Après un récit marqué par tant de subtilité et de doigté, j’aurais préféré voir cette œuvre s’achever sur une fin plus ouverte, comme celle du dernier chapitre. Et j’ose croire que la mangaka aussi, puisque c’est apparemment à la demande de ses lecteurs qu’elle a rajouté cette conclusion, dépourvue d’une ambiguïté qui aurait pourtant été bien plus forte.

Quoi qu’il en soit, voilà bien longtemps que je n’avais pas été aussi conquise ni enthousiaste à propos de l’une de mes lectures. Puisse-t-elle en appeler d’autres, et puisse ma chronique vous avoir donné envie de découvrir celle-ci à votre tour !

Note : 4.5 / 5

Livre lu dans le cadre de la PAL one shot