Résumé
Un homme traverse une brocante. Il se laisse tenter. On emballe son achat dans de vieux journaux. Les choses s’enchaînent. Il devient une icône de la cause écologique.
Avis
La fonte des glaces est un roman écolo-humoristique dans lequel Louis, veuf toulonnais, découvre par hasard un manchot empereur empaillé dans une vieille armoire. C’est le coup de foudre ! De cette rencontre naît un périple qui l’entraîne d’abord en Antarctique, sur les traces de son animal totem, puis au Canada, sur la piste des chasseurs d’icebergs.
Ce roman est… spécial. Je ne saurais dire si son humour m’a plu ou rebutée. Les deux, j’imagine. Son côté absurde et décalé était divertissant, mais son comique de répétition, plus lourd que drôle.
L’intrigue aussi est particulière. Au début, j’ai ressenti une certaine perplexité à la pensée de la lecture dans laquelle je m’embarquais, entre le drame pachydermique, le culte de la banane ou le rebelle Fuck Dog Louis, mais le récit devient plus prenant à l’apparition du manchot empereur.
J’ai bien aimé voir Louis se découvrir un nouveau centre d’intérêt, s’arracher à son petit train-train quotidien et même s’attirer les foudres de la bibliothécaire, et je m’attendais vraiment à ce qu’il prenne une part active dans la lutte écologique contre la fonte des glaces.
Sauf que non. Je n’ai pas compris la pertinence de la troisième partie. Quand Louis s’embarque sur un coup de tête pour le Canada, je croyais qu’il allait se dresser en travers de la route des chasseurs d’icebergs, mais pas du tout.
Du coup, je m’interroge sur le message. Que le capitalisme peut s’insinuer partout ? Vous faire oublier vos motivations et vos passions les plus nobles ? Que vous pouvez, du jour au lendemain, devenir l’icône d’une cause contraire à celle que vous pensez servir ? Et encore, même pas, vu que Louis semble mondialement considéré comme une icône écologique, là où les actions auxquelles il prend part (sans trop comprendre, visiblement) sont pourtant tout le contraire.
Et quid d’Alice ? Elle aussi, comment peut-elle retourner sa veste (ou du moins se laisser retourner le cerveau) aussi facilement ? Il faut mettre cette passivité sur le compte du contrecoup du LSD ?
Je donne trois étoiles à ce livre pour son originalité stylistique, et parce que la deuxième partie est sympathique, mais la troisième gâche tout à mon sens. Pas de combat, pas de lutte militante, juste des personnages qui se laissent impliquer passivement dans une vile affaire capitaliste. Autant faire tenir sur un timbre poste le slogan « La fonte des glaces, c’est pas cool ! »
Note : 3 / 5
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