Poison, Charme, Beauté (intégrale) – Sarah Pinborough

Résumé

BLANCHE-NEIGE, CENDRILLON, LA BELLE AU BOIS DORMANT… Rappelez-vous les princesses en péril, les courageux princes, les pommes empoisonnées, les bals enchantés, les fuseaux ensorcelés… et à présent ouvrez ce livre et plongez dans les véritables histoires, telles qu’elles n’ont jamais été révélées

Avis

Poison, Charme, Beauté est une intégrale qui rassemble trois réécritures de célèbres contes de fées. Lilith, l’impitoyable belle-mère de Blanche-Neige, prend le contrôle du royaume de son mari parti à la guerre, mais sa toute-puissance vacille, jusqu’au jour où un chasseur se présente avec des pantoufles de diamant en sa possession.

Ce livre commençait bien, avec une ambiance et une méchante reine qui m’évoquaient le film Blanche-Neige et le Chasseur. On rencontre d’entrée non pas la jeune fille au teint pâle, mais sa froide et sublime belle-mère. Elle s’annonçait comme un personnage intéressant, avec une psychologie travaillée, et…

En fait non. On pourrait résumer Poison par une succession de décisions et d’actions qui n’ont aucun sens. Même si on comprend un peu mieux et Lilith et Blanche-Neige (quoique j’avais vu venir cette révélation à des kilomètres) à la fin du deuxième tome, cela ne justifie pas certains gros manques de logique et de cohérence.

Comme par exemple notre petite ingénue qui se targue d’attendre l’amour lors d’un bal, mais qui se donne en fin de compte et sans la moindre hésitation aux hommes qu’elle croise dès sa fuite du palais (pas aux nains, en revanche, il ne faudrait pas trop en demander à cette réécriture pour casser les codes), et qui est capable d’incroyables prouesses sexuelles sitôt sa virginité perdue.

Poison est de loin le pire des trois tomes. Charme a un scénario un peu mieux pensé, quoique Cendrillon soit assez détestable, même si elle s’améliore au fil des chapitres. En revanche, je ne comprends pas comment son père peut la laisser être traitée comme une simple domestique par sa marâtre.

Rose est sans nul doute le personnage que j’ai préféré dans cette trilogie. Elle est (presque) calme, posée, réfléchie et a (quasiment) toujours de bonnes idées. Dommage qu’elle n’ait pas droit à sa propre intrigue, en dépit de ce qu’annonce la fin de Charme.

Et c’est donc ce qui m’aura déçue avec Beauté, qui est en fait la préquelle de Poison. Il boucle la boucle, puisqu’il renvoie au début du livre, mais clairement pas l’intrigue, puisqu’on ne sait pas quel impact ces évènements vont avoir sur Rose et sur le prince.

D’ailleurs, le prince… Personnage assez antipathique de prime abord, j’ai fini par éprouver un minimum de compassion à son égard. Le pauvre n’a pas de chance avec les femmes. Quand il n’est pas envoûté par des sortilèges, il s’éprend de mensonges (coucou Blanche-Neige !). Certes, il n’a pas que des qualités (pas beaucoup, même), mais il passe son temps à se faire abuser.

J’ai apprécié la façon dont l’auteur entremêle les différents personnages de contes (Aladdin, le Petit Chaperon Rouge, Robin des Bois, Raiponce…), mais je pense que ces éléments, à l’instar du concept en lui-même, auraient mérité d’être davantage exploités. Trop de questions restent en suspens, et même si seul Poison est vraiment calamiteux, la suite est tout au plus passable, mais certainement pas transcendante.

J’ai préféré cette trilogie aux réécritures des Contes Interdits (elle n’a d’ailleurs pas grand-chose à envier niveau sexe et horreur aux quelques-uns que j’ai lus), mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. Faites-vous votre propre idée si vous le souhaitez, et gardez en mémoire que Poison est le pire des trois pour ne pas vous décourager d’entrée.

Note : 3 / 5