Résumé
Le manga qui lève le voile sur l’une des figures les plus fascinantes de l’Histoire… Le 8 avril 1492, avant l’aube, Lorenzo de Médicis a rendu l’âme. Son successeur, Piero, n’a pas la carrure du grand homme… Incapable de suivre sa politique, il abandonne l’alliance tripartite qui garantissait la stabilité de l’Italie pour se rapprocher de Naples et de la noble famille des Orsini. Peu de temps après, l’état de santé du pape s’aggrave soudainement ; le conclave est désormais imminent. Cesare se rend dans la ville de Sienne pour y rencontrer Giovanni Gonzague, dont le frère aîné dirige les armées vénitiennes… En ces temps d’incertitude, les Borgia sauront-ils rallier assez de soutiens pour hisser Rodrigo sur le trône de pierre ?
Avis
Le moment fatidique est arrivé ! Après plusieurs années d’attente, Cesare est de retour, et non avec le moindre des évènements, puisque le conclave tant attendu débute enfin. Giuliano Della Rovere et Rodrigo Borgia avancent leurs derniers pions dans l’espoir de coiffer le trirègne.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aura fallu prendre son mal en patience pour découvrir ce douzième tome. J’avais même peur d’être déçue, car c’est souvent ce qui se produit après une aussi longue attente, mais fort heureusement, ce n’est pas le cas.
J’aurais tout de même un ou deux reproches à faire à ce volume, mais il s’agit surtout de détails mineurs. Il m’a par exemple semblé percevoir un changement dans le style du dessin, même si je ne saurais dire en quoi. Peut-être était-il un peu plus sombre ou son trait plus épais dans certaines cases.
Ensuite (et c’est surtout la fangirl du personnage qui s’exprime), mais où est Miguel ? J’ai été déçue de ne pas le voir apparaître, hormis brièvement en arrière-plan quand Cesare l’évoque. Sachant qu’il est toujours à Florence, je suis étonnée qu’il n’y ait pas eu une petite scène entre Angelo et lui avant que le jeune homme ne regagne Rome en compagnie de Giovanni.
En parlant de Giovanni, j’ai justement eu l’impression que le petit nouveau du même nom, Giovanni de Gonzague, tendait un peu à remplacer Miguel, ou du moins à jouer son rôle. Même nonchalance, même attitude décontractée en présence de Cesare (la scène où ils sont assis dans l’herbe), et la propension du jeune Borgia à se laisser aller à quelques confidences avec lui.
L’ultime page du manga m’a d’ailleurs rendue un peu perplexe. Même si elle est dans la lignée de certains discours que Cesare a déjà tenus dans les tomes précédents, j’ai trouvé que cette déclaration tombait assez brusquement, d’autant que pour l’heure, il ne semble pas vraiment avoir le pouvoir nécessaire pour accomplir sa volonté, et rien ne prouve que Rodrigo ira dans son sens (actuellement, c’est surtout l’inverse, puisque c’est le fils qui manœuvre pour le compte du père).
La passivité d’Angelo face au retournement de Florence m’a également laissée dubitative. Au contraire de Giovanni, dont je trouve l’hésitation et le malaise parfaitement crédibles, Angelo m’a paru s’incliner trop facilement, lui qui commençait à dévoiler une certaine finesse d’esprit depuis quelques chapitres. Certes, ce n’est pas son rôle de s’élever contre les ordres de Piero de Médicis, mais il aurait tout de même pu tenter de se servir des doutes de Giovanni pour l’inciter à rester fidèle aux Borgia (ou osciller lui aussi de façon plus marquée entre sa loyauté envers Florence et les Médicis, et celle qu’il a promise à Cesare).
Enfin, j’ai trouvé que le début du tome sonnait un peu comme une redite de l’annonce de la mort de Lorenzo, à ceci près que c’est cette fois la nouvelle du décès du pape Innocent VIII qui a été propagée dans les différents états. Je concède néanmoins qu’il s’agit là d’une façon assez simple et pratique de rappeler les forces en présence, ainsi que les différentes positions et ambitions de chacun.
Passons à présent aux points (très) positifs : l’aspect historique. J’avais été surprise d’apprendre, au cours de mes nombreuses recherches sur les Borgia, que Giovanni s’était opposé à l’élection de Rodrigo au trône de Saint-Pierre, étant donné que tout, dans ce manga, portait à croire qu’il était proche de sa famille. Maintenant, au moins, tout s’éclaircit. De même, j’ai été étonnée (mais dans le bon sens) de découvrir le fonctionnement du conclave et des trois noms à proposer. C’était quelque chose que j’ignorais.
En somme, malgré quelques petits détails sans importance majeure, ce manga se maintient dans la lignée de son excellence. Même si, évidemment, je connais déjà l’issue du conclave, j’ai hâte de lire la suite, en espérant qu’elle ne tarde pas autant !
Note : 5 / 5
Mais mon Dieu je ne suis donc pas la seule à avoir pensé la même chose concernant Miguel 😭 Je me suis fais exactement les mêmes réflexions c’est fou : la scène entre Angelo et Miguel, Giovanni de Gonzague qui semble presque prendre la place de ce dernier (entre guillemets bien sûr) et le fait qu’on ne le voit qu’une seule fois de tout le tome! Orh j’attend avec tellement tellement d’impatience le tome 13 et cette fois avec Miguel 🤞🤞🤞
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Miguel 🥰 J’aime tellement ce personnage !
En revanche, je ne suis plus si impatiente d’avoir la suite entre les mains depuis l’annonce de la fin du manga… Il reste tant de choses à raconter, je ne comprends pas comment il peut s’arrêter si soudainement, et je crains d’être déçue 😔
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Je suis entièrement d’accord. Même si Fuyumi Soryo est le talent incarné, le tome 13 si il est bel et bien le dernier ne peut être que décevant. C’est comme nous avoir fait une majestueuse introduction et ne pas nous donner le reste. Au fond de mon cœur j’ai toujours espoir qu’un jour elle se décide à le reprendre, s’octroyant une pause bien méritée (dans son art et ses recherches je veux dire parce qu’il faut dire que des pauses elle en a fait beaucoup 😅😂) après 16 ans où elle ferait autre chose mais c’est sûrement vain. Pour moi; c’est un chef d’œuvre inachevé. Elle a d’ailleurs dit qu’elle travaillait sur autre chose, ce qui me brise le cœur j’avoue (à part si c’est pour faire quelque chose dédié à Miguel, là je dirai pas non 🙄🤣)
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Je ne sais pas si tu as lu son manga sur Marie-Antoinette, mais j’avais été extrêmement déçue. Les dessins sont somptueux, comme toujours avec elle, mais l’intrigue… J’ai eu l’impression de lire un fragment d’histoire, ou plutôt une introduction, comme tu le dis si bien.
Et je n’arrive pas à croire qu’elle fasse la même chose pour Cesare. J’en suis frustrée d’avance. Attendre tout ce temps, introduire tellement de détails, tellement de précisions, tellement d’anecdotes qui donnent une idée du fonctionnement de Cesare à l’âge adulte, pour finalement tout lâcher après le conclave… J’ai envie de dire, à quoi est-ce que ça servait, en fin de compte ? Toutes ces sous-intrigues autour des traîtres de la Fiorentina, la manufacture… C’est comme planter le décor et présenter les acteurs, pour décider au dernier moment de ne pas jouer la pièce !
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Tu as tout résumé. Et non! Je n’ai pas eu l’occasion de lire son manga sur Marie Antoinette bien que j’avais connaissance de son existence et que j’avais vu les magnifiques dessins, je ne l’ai pas tout de suite acheté à sa sortie et maintenant, il n’est plus vraiment facilement trouvable en librairie alors il faudrait commander. Je me demandais justement si j’allais le faire et ça me fait plaisir d’avoir un avis ducoup ! Peut être est elle trop méticuleuse sur certains points qui l’empêche de se concentrer pleinement sur l’intrigue et son déroulement. Après je ne vais pas lui jeter la pierre, le travail est colossal mais justement, c’était si bien parti. De ce que j’ai compris, elle n’avait pas réalisé la charge de travail et les grandes difficultés qui l’attendait et sûrement qu’elle est fatiguée après 16 ans. Arrêter maintenant c’est nous laisser déçus et sur notre faim mais c’est aussi le moment ou jamais pour elle parce que c’est la fin d’un arc. C’est le seul moment où elle peut faire une fin un peu « propre ». Mais c’est nul voilà faut le dire 😭 Elle avait aussi dit que c’était la première fois qu’elle aimait vraiment son métier de mangaka depuis qu’elle travaillait sur Cesare et que c’était sûrement l’œuvre de sa vie alors j’espère vraiment un retournement de situation. J’ai tant aimé, non j’ai adoré découvrir Cesare Borgia adolescent avec ses yeux, maintenant je meurs d’envie de voir l’adulte. Et puis même il y a tant de scènes que j’attendais, le retour à Rome tout ça 😭 Tristesse.
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Elle a accompli un travail de reconstitution titanesque, c’est indéniable, et je pense que notre frustration est justement proportionnelle à l’excellence de son œuvre. J’ai lu énormément de livres qui traitent de cette période, mais aucun ne peut se targuer d’avoir une telle précision, un tel développement… C’est vraiment du gâchis 😭 Et surtout… Comment est-ce qu’on va vivre sans Miguel ? 💔
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