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Rhapsodie italienne – Jean-Pierre Cabanes

Résumé

1915. Deux hommes que tout sépare vont se rencontrer sur les champs de bataille. Lorenzo, jeune et brillant officier de l’armée italienne, et Nino le Sicilien, qui s’enrôle pour échapper à la prison après avoir commis un crime d’honneur. La guerre va faire d’eux des compagnons d’armes, des frères, avant que le règne de Mussolini ne les transforme en ennemis. Tandis que les hommes sont emportés dans le tourbillon des combats, le temps des femmes est venu. Elles vont s’engager dans la plus belle et la plus dangereuse des luttes, celle pour l’amour, l’indépendance et la liberté. Des premières heures du fascisme à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les passions politiques et les passions des amants, les haines et les ambitions s’entrecroisent violemment.

Avis

Rhapsodie italienne est un roman qui relate l’Histoire de l’Italie du début de la Première au terme de la Seconde Guerre Mondiale, avec notamment l’apparition du fascisme et l’ascension de Mussolini. L’intrigue se lance avec deux hommes, Lorenzo et Nino, qui partent pour le front, chacun pour des motifs différents.

Je ressors mitigée de cette lecture. Je l’ai pourtant trouvée assez bonne, dans l’ensemble, et je ne peux que louer l’incroyable travail de reconstitution historique de l’auteur, auquel je tire mon chapeau. Ne serait-ce que pour cela, son œuvre est assurément digne de respect et d’admiration.

Néanmoins, c’est l’histoire avec un petit h qui m’a moins emballée, et en particulier la façon dont sont traités les personnages. Dès le début, tout porte à croire que les destins de Nino et de Lorenzo seront parallèles, et s’entrecroiseront de temps à autre, or au bout de quelques centaines pages, la part belle est faite à Lorenzo, tandis que Nino finit par être écarté.

Or, des deux personnages, il est de loin mon préféré. Je le trouve beaucoup plus intéressant que Lorenzo, qui se contente de suivre aveuglément Mussolini et ses ordres (qu’il les approuve ou non). C’est certes une belle leçon de loyauté, et il lui arrive tout de même de faire preuve de quelques initiatives personnelles, notamment quand il s’agit de protéger ceux à qui il est lié, mais dans l’ensemble, il est plus au service de l’Histoire que de l’histoire, contrairement à Nino.

Ce qui rend d’ailleurs la conclusion de Lorenzo également décevante. Après toutes ces années passées à servir Mussolini de manière indéfectible, je m’attendais à ce que son intrigue se conclut autrement, de manière beaucoup plus symbolique. D’un autre côté, j’aurais dû m’y attendre, car s’il y a un point positif à retirer de la plume de l’auteur, c’est que ses personnages sont plus humains que romanesques. (La remarque peut paraître sibylline, mais je m’en voudrais de trop vous spoiler.)

De tous les protagonistes, cependant, c’est de loin Carmela qui m’a la moins séduite. Je n’ai pas du tout aimé son attitude vis-à-vis de Nino, surtout pour finalement s’amouracher de quelqu’un qui a commis bon nombre d’actes tout aussi discutables, et dont la position met en péril les personnes qui l’entourent.

Qui plus est, j’ai relevé plusieurs incohérences autour de Carmela. La plus frappante, c’est pourquoi Lorenzo et elle semblent n’avoir aucune idée de qui ils sont mutuellement lorsqu’il est nommé en Sicile ? Nino lui a forcément parlé d’elle, et même si elle ne porte plus son nom de jeune fille, des éléments auraient dû permettre à Lorenzo de l’identifier. Et Carmela aurait également dû le reconnaître, puisqu’il lui a écrit après la disparition de Nino au front, sans parler du fait que celui-ci le mentionnait également dans ses lettres. Or, à aucun moment (du moins jusqu’à ce que cela devienne nécessaire), il n’est évoqué le fait qu’ils ont une connaissance commune.

Quant aux figures historiques, je les ai pour la plupart découvertes à travers ce livre, n’étant pas familière de cette période en Italie. Je connaissais bien sûr Mussolini de nom et de réputation, mais ce fut instructif de suivre son ascension, de comprendre comment et pourquoi il a atteint le sommet du pouvoir. J’ai également envie d’en apprendre désormais plus sur Margherita Sarfatti et le compte Ciano, qui ont éveillé mon intérêt.

En conclusion, je dirais que c’est un roman fascinant à suivre sur le plan de l’Histoire, mais qui m’a assez déplu vis-à-vis des autres plans de l’intrigue. En cela, il m’évoque un peu Si près des étoiles (Kate Alcott), qui traitait des faits avec brio, mais où j’avais été déçue par ce qui les entourait. D’ailleurs, ces deux romans ont aussi en commun de se conclure de façon assez abrupte une fois leur sujet clôturé, au détriment de leurs personnages fictifs. Du très bon comme du nettement moins bon, donc.

Note : 3.5 / 5

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